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Jeux 2009 : Interviews - Rencontre

Le prince Albert II de Monaco : « La francophonie, un espace de rassemblement »

Quatre ans déjà que le prince Albert II de Monaco règne sur le Rocher en imposant son style, sa manière et sa vision d'un monde meilleur qui passe par l'environnement, le sport, la culture et la francophonie. Interview exclusive avec un prince des temps modernes.
« Permettez-moi d'abord de vous dire combien je suis content de m'exprimer dans les colonnes de votre journal qui est lu à travers le monde », souligne Albert II de Monaco, véritable prince charmant. À quelques heures du lancement des VIes Jeux de la francophonie et en dépit d'une journée particulièrement chargée, le souverain de Monaco s'est exprimé sur les sujets qui lui tiennent à cœur. La voix posée, en prenant son temps, qu'il avait très serré, il s'est confié avec une distance amicale et une élégance naturelle.
« La participation de Monaco aux Jeux de la francophonie remonte à plus de dix ans, tient-il à rappeler, visiblement heureux de faire partie de la grande fête. Nous nous impliquons énormément auprès de l'Organisation internationale de la francophonie et pour la défense de la langue française, qui est notre langue officielle ». Les liens tissés avec le Liban sont nombreux, anciens, ponctués de nombreux accords. « Notre coopération avec votre pays a démarré en 1993, avec le reboisement et la reconstitution du couvert forestier de l'ancienne cédraie libanaise. Elle s'est développée durant ces dernières années, pour atteindre les domaines de la rééducation et la réintégration des enfants ayant des troubles d'apprentissage et la défense des droits des mineurs incarcérés et leur réinsertion sociale. » À ce jour, 948 000 euros ont été consacrés au Liban. « C'est ma troisième visite, poursuit le prince Albert, j'avais également participé au sommet de la francophonie en 2002. J'ai beaucoup d'admiration, avoue-t-il, pour le peuple libanais, et sa capacité à rebondir par sa joie et sa personnalité. La communauté libanaise est très importante et très active à Monaco. Un précieux soutien dans les domaines économique, caritatif et culturel. »

Un monde meilleur
Dans un contexte international agité par la violence, par des prises de pouvoir, des gouvernements qui changent, de nouvelles et dangereuses idéologies qui bouleversent les valeurs anciennes, le prince Albert de Monaco apparaît comme un personnage à part. Sa principauté, un monde à part. Et sa fonction, une charge teintée de nostalgie et animée par l'espoir d'un monde meilleur. « J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont donné le sens des responsabilités à un jeune âge. Fort de ces valeurs-là, et en phase avec un monde interconnecté qui évolue, j'ai un rôle, des devoirs et des responsabilités envers mon peuple et toutes les composantes de la principauté. Je suis là pour faire avancer les choses, pour servir le bien commun. Nous ne pouvons plus penser à notre propre développement et rester enfermés dans nos frontières. J'ai la chance aussi, précise-t-il, de ne pas être, comme d'autres hommes politiques, sujet à des élections. J'ai le temps de la réflexion et je peux m'inscrire dans un long terme. Mon rôle, comme tout autre chef d'État, est de fédérer d'autres pays. »
C'est dans la francophonie, le sport et la protection de l'environnement que le prince Albert II de Monaco concentre principalement ses actions. Lui-même grand sportif, il a participé à cinq olympiades de 1988 à 2002 en tant que membre de l'équipe de bobsleig, s'est rendu au pôle Nord puis au pôle Sud, et a créé en 2006 la Fondation Prince Albert II de Monaco dédiée à la protection de l'environnement et au développement durable. « Pour moi, le sport et l'environnement sont indissociables. Comment un sportif pourrait-il envisager les meilleures performances dans un environnement pollué ? L'athlète sain a besoin d'un univers sain pour donner le meilleur de lui-même. Le sport tout comme la francophonie sont des espaces rassembleurs de cultures différentes. Ils contribuent à un monde meilleur, imprégné de paix et de tolérance. » Face à l'urgence, le prince multiplie ses efforts dans tous les domaines qui peuvent faire une différence. « Tout se dégrade très vite, mais nous pouvons encore agir si l'on se mobilise tous pour atténuer les changements climatiques. »
Le temps imparti s'est écoulé très vite. Reste l'image d'un prince des temps modernes qui a su imposer son charme, ses révoltes et ses actions avec douceur et conviction. Un délicieux mélange de sérieux et de séduction.
La dernière question, suggérée juste avant de partir, certes indiscrète mais indispensable : « À quand le mariage ? »  Et de répondre, avec une élégante fermeté : « Lorsque le moment arrivera, laissez-moi l'annoncer aux Monégasques d'abord ! » « Ce moment, conclut Albert II de Monaco sans perdre son sourire, n'est pas d'actualité. »
« Permettez-moi d'abord de vous dire combien je suis content de m'exprimer dans les colonnes de votre journal qui est lu à travers le monde », souligne Albert II de Monaco, véritable prince charmant. À quelques heures du lancement des VIes Jeux de la francophonie et en dépit d'une journée particulièrement chargée, le souverain...