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Législatives : juin 2009 - Tout le monde en parle

Pourquoi ils n’aiment pas Michel Aoun

Cette question m'a été posée par un ami, qui dans le passé vouait au général une vénération sans borne et qui aujourd'hui est parmi les personnes qui le détestent.
Dans la vie parlementaire libanaise, Michel Aoun est un cas. Entré en politique sur le tard, revenu au Liban après plusieurs années d'exil, il a su catalyser contre lui une majorité de députés qui se sont ligués pour l'empêcher d'atteindre son but suprême, qui était la présidence de la République.
Mais si nous commençons à étudier son comportement depuis le début de son exil, nous verrons qu'après un préjugé favorable dans les pays qui l'ont accueilli, comme la France et l'Amérique, son aura a diminué au fur et à mesure jusqu'à atteindre la cote minimum, car il est l'éternel mécontent.
De retour d'exil, il s'est présenté dans une région où il était inconnu, mais où certaines personnalités de renom s'étaient désistées en sa faveur. Une fois élu, il a oublié ses amis et sa région.
Deuxième étape, le Parlement. Comment voulait-il arriver à être choisi quand il s'est attaqué avec virulence à plus de la moitié de ses collègues, les traitant de vendus et de traîtres ?
Dépité de l'attitude du Parlement à son égard, il a voulu se venger en s'adressant au parti de Dieu qui était à la recherche d'une ouverture chrétienne.
Ses voyages en Iran et en Syrie, où il fut accueilli en héros, ont nui à sa réputation auprès de ses électeurs chrétiens, déçus de ses éloges dithyrambiques à l'adresse de ces deux pays pour lesquels les Libanais sincères n'ont pas une grande affection.
Sa position en flèche a choqué les chrétiens de la majorité silencieuse ; ses amis, les uns après les autres, l'ont quitté, et sa position politique, tant au Kesrouan qu'au Metn, s'est beaucoup amoindrie.
Toute sa vie il s'est battu contre les moulins à vent. Dans un pays où le compromis est roi et où chaque parole, chaque geste doit être étudié pour ne pas choquer ou fâcher l'autre, son sourire ironique, qui est déjà une provocation, veut dire à l'adversaire qu'il ne fait pas le poids devant lui qui a tout compris à la politique. L'une de ses dernières bourdes est le fait de vouloir imposer son gendre dans le gouvernement en formation, alors que ce dernier a été battu aux dernières élections.
Quelle attitude doit-il avoir maintenant pour se maintenir à son poste dans le pays ? Il se dit chrétien, mais il attaque son patriarche, il se dit libanais et fait le jeu d'autres nations. La majorité des gens âgés, fatigués de ses revirements et de sa politique, lui conseilleront de prendre sa retraite et de laisser ce pays vivre en paix en parfaite harmonie entre toutes les communautés.

Raymond NAHAS
Dans la vie parlementaire libanaise, Michel Aoun est un cas. Entré en politique sur le tard, revenu au Liban après plusieurs années d'exil, il a su catalyser contre lui une majorité de députés qui se sont ligués pour l'empêcher d'atteindre son but suprême, qui était la présidence de la République.Mais si nous...