Sur le perron de Meerab, M. Pakradounian a souligné que « le conseil central du parti Tachnag a décidé après les élections de poursuivre sa politique d'ouverture », et c'est dans ce cadre que la rencontre entre les cadres du Tachnag et Samir Geagea a eu lieu hier, « même si les contacts ne s'étaient pas vraiment arrêtés durant la période précédente ». « Aujourd'hui, nous nous sommes revus et nous sommes tombés d'accord sur les principes fondamentaux que nous avons d'ailleurs en commun », a affirmé M. Pakradounian qui s'est rendu hier à Meerab en compagnie d'une délégation du parti présidée par Hovig Mékhitarian. « Nous allons également poursuivre les rencontres avec les autres pôles politiques, qu'ils soient de l'opposition ou de la majorité », a ajouté M. Pakradounian. « Même si nous nous sommes concurrencés durant les élections, nous devons poursuivre le dialogue », a-t-il ainsi observé.
Se prononçant d'autre part sur les efforts fournis en vue de la formation du nouveau cabinet, il a souhaité que la nouvelle équipe ministérielle voie le jour « rapidement, mais sans empressement ». Il a également estimé que l'ensemble des principaux pôles de l'opposition et de la majorité devaient y prendre part. « Le Tachnag sera présent au sein du gouvernement d'union nationale » dans lequel les frontières entre majorité, opposition et « part » du président de la République sont floues et non délimitées. Dans cet esprit, le Tachnag ne bénéficie pas d'un poste préalablement fixé, « mais nous ferons partie de la part qui revient à l'opposition », même si « la communauté arménienne connaît certaines spécificités ». « Nous serons toujours pour toute décision que nous estimerons juste, avisée et de nature à servir les Libanais », a précisé à cet égard le député. Sur les exigences du député Michel Aoun, Hagop Pakradounian a affirmé que M. Aoun « a le droit de réclamer des ministères et des portefeuilles comme tout le monde », et que ce type de problème est résolu par « un dialogue honnête et constructif ». Pour lui, il est évident que les complications qui retardent la naissance du gouvernement sont « internes et externes » et qu'en dépit de « l'accord syro-saoudien, le climat externe connaît toujours d'importantes brèches ».
M. Pakradounian a par ailleurs nié être porteur d'un message en provenance de Damas, « mais notre présence ici est un message adressé à tous ».
Le député s'est ensuite rendu chez Talal Arslane en compagnie de la délégation du Tachnag présidée par M. Mékhitarian pour discuter de la situation politique. « La nomination de Gebran Bassil à un poste ministériel n'est qu'une partie du problème » gouvernemental, a ainsi fait valoir M. Pakradounian, soulignant qu'« un équilibre interarabe est nécessaire ou au moins un repositionnement des pays qui continuent d'estimer qu'ils sont en train d'aider le Liban ».
Il convient de rappeler par ailleurs que le bloc des députés arméniens avait tenu hier sa réunion hebdomadaire au siège du parti Tachnag. Les députés ont mis l'accent sur la nécessité de poursuivre la politique d'ouverture amorcée pour s'étendre à l'ensemble des courants et partis au Liban « en gardant à l'esprit les principes de modération, de dialogue et de la préservation de la libre décision ».