Pour Hassan Nasrallah, « le fait que les Libanais soient en train de dialoguer entre eux dans le calme, sachant que le calme apaise la résistance et la rassure », n'est pas pour plaire à Israël qui s'évertue constamment à semer le trouble. « Malgré tout, et grâce à Dieu, le climat général de la scène interne reste calme et positif. Ils n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs », dit-il. De plus, le troisième objectif des Israéliens est de « parvenir à modifier les règles d'engagement de la Finul » alors que se profile à l'horizon le rapport du secrétaire général de l'ONU. « Ils ont voulu modifier la mission de la Finul pour transformer cette force en force multinationale bénéficiant de compétences lui permettant d'élever des barrages, d'effectuer des perquisitions et de prendre le dessus sur les forces souverainistes, mais la position unifiée des forces politiques qui ont rejeté cette option a pu battre en brèche cette tentative », ajoute-t-il. C'est dans ce contexte que le débat sur l'armement de la résistance revient sur le tapis, a affirmé Hassan Nasrallah, « et que les pressions sur la Syrie, le Liban et l'Iran » reviennent sur le devant de la scène. Et de prévenir, après avoir rappelé « la cupidité historique » d'Israël dans un monde gouverné par « la loi de la jungle », que « celui qui pense pouvoir protéger son pays en tirant profit de ses réseaux et de ses alliances doit savoir qu'il sera vendu lorsque le prix adéquat sera proposé à ses alliés ».
Les réseaux d'espionnage
Revenant sur le bilan de la guerre de juillet 2006, mais également celle lancée contre la bande de Gaza, il a conseillé à tous les experts de ne pas s'attarder sur la nature de l'armement détenu, mais sur « l'homme » qui est à l'origine de la victoire. « Comme je vous l'ai promis auparavant, je suis prêt à vous promettre une nouvelle fois la victoire » parce que « nous croyons en Dieu et parce que celui qui dispose d'un peuple des plus honorables et de résistants qui portent Dieu en eux ne peut pas perdre ». Et de rappeler que le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait reconnu qu'au sortir de la guerre de 2006 « le Hezbollah était devenu trois fois plus fort ». L'armée israélienne a perdu, a martelé M. Nasrallah, mais elle tire depuis les leçons de cet échec en s'entraînant jour et nuit. « Nous devons en faire de même, nous devons acquérir une force militaire importante, travailler sérieusement pour être forts. Durant la guerre de juillet, nous avons fait face par milliers. Aujourd'hui, nous pouvons faire face par dizaines de milliers », a-t-il indiqué avant de souligner que l'objectif de l'ennemi est d'« éradiquer la résistance », mais « il ne pourra pas le faire » même s'il est effectivement en train de s' « entraîner jour et nuit pour cela ». Il a d'autre part estimé qu'il est nécessaire de continuer à combattre les réseaux d'espionnage israéliens, « car sans renseignements, ils sont aveugles (...) Je vous le dis, dans chaque village, dans chaque ville, il y a un espion israélien. Alors il faut continuer à leur livrer combat ». « Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une situation meilleure que celle d'il y a trois ans », a-t-il dit, faisant référence à la Syrie, l'Iran, au Hezbollah et au mouvement islamiste palestinien Hamas.
« Nous ne voulons pas la guerre, mais nous ne la craignons pas, et nous vous disons : si vous bombardez Beyrouth ou la banlieue, nous bombarderons Tel-Aviv », a dit Hassan Nasrallah, soulignant que son parti a à présent la capacité d'attaquer n'importe quelle région en Israël.
Hassan Nasrallah a en outre conclu son allocution par un hommage appuyé au guide suprême de la révolution islamique en Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, après avoir noté que « la guerre de juillet a battu en brèche le projet du Grand Moyen-Orient longtemps prôné par la secrétaire d'État américaine Condolezza Rice ».