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Économie - Japon

La crise force les grosses entreprises à dégraisser et à se muscler

Surprises par la brutale récession alors qu'elles étaient assises sur un confortable coussin de bénéfices, les grosses entreprises japonaises ont été forcées de réagir vigoureusement et devraient sortir plus musclées de la crise, estiment leurs dirigeants.
À l'instar de Norio Sasaki, patron du conglomérat Toshiba, tous les entrepreneurs disent se démener pour que leur « société soit moins à la merci des aléas conjoncturels et génère une base stable de profits ». Et ce même si le chiffre d'affaires n'augmente pas, ajoutent certains.
Après six mois calamiteux entre octobre 2008 et mars 2009, la plupart des grandes sociétés manufacturières japonaises ont fait état récemment de résultats financiers pour les mois d'avril à juin encore loin d'être radieux, mais montrant de significatives améliorations.
Choqués par la rapidité de la détérioration économique mondiale après la déconfiture de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008, et désarçonnés par la hausse de la devise japonaise, les entrepreneurs nippons ont compris que leur structure de ventes et profits était fragile, voire reposait sur une rentabilité artificielle.
Elle dépendait trop du bon vouloir des acheteurs américains ou européens et du cours très favorable du yen face au dollar et à l'euro durant les précédentes années.
« Deux tendances se développent simultanément : d'une part, les consommateurs des pays développés sont moins enclins à acheter », avertit le PDG de Panasonic, Fumio Ohtsubo. « D'autre part, la structure du marché mondial est en train d'évoluer vers une augmentation des besoins d'articles plus basiques mais de bonne qualité, émanant de la clientèle nouvelle des pays en phase de développement et de modernisation », poursuit-il.
Cependant, reconnaît M. Ohtsubo, la difficulté pour les entreprises japonaises, c'est qu'elles disposent de techniques performantes uniques, mais que ces dernières sont souvent encore trop onéreuses. De fait, les produits dans lesquels elles sont intégrées ne sont pas à la portée du plus grand nombre dans les pays où la population est massive mais n'a pas de gros moyens.
D'où une nouvelle vague d'actions rapidement mises en œuvre, parfois dans la douleur, pour réduire les frais structurels et fabriquer plus à moindre coûts sans compromis sur la qualité. Cela s'est traduit par l'abandon d'activités, le regroupement de sites, le déménagement à l'étranger d'usines non stratégiques et l'amélioration de l'outil industriel. Les budgets élevés de recherche, eux, sont préservés.
Par ailleurs, les Nippons sont persuadés que la quête de diminution des rejets de CO2 leur offre une chance d'exploiter à l'échelle mondiale des technologies « propres » de leur invention.
Mitsubishi Heavy Industries, Toshiba, Hitachi, Sharp ou Toyota sont en train de se reconfigurer pour donner la priorité aux produits à vertus écologiques. Ils visent tant les besoins individuels que les infrastructures publiques.
Réseaux d'électricité intelligents (« smart-grid »), installations solaires, batteries, purificateurs d'air, dispositifs de captage et stockage de CO2, voitures hybrides et électriques, appareils médicaux sont autant de systèmes sur lesquels se concentrent les industriels et pouvoirs publics japonais.
Le choc pétrolier de 1973 avait donné une longueur d'avance au Japon dépourvu de ressources énergétiques, en forçant ses industriels à concevoir des techniques, voitures et appareils électroménagers plus économes. La crise actuelle les oblige à être plus sélectifs, au profit de technologies essentielles, jugées mondialement bénéfiques et sur lesquelles ils s'estiment à la pointe.
À l'instar de Norio Sasaki, patron du conglomérat Toshiba, tous les entrepreneurs disent se démener pour que leur « société soit moins à la merci des aléas conjoncturels et génère une base stable de profits ». Et ce même si le chiffre d'affaires n'augmente pas, ajoutent certains.Après six mois...
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