Le quotidien officiel syrien al-Watan a fait état hier d'une demande claire formulée par l'Arabie saoudite qui « désire voir le gouvernement mis en place le plus rapidement possible », un message que le ministre de l'Information saoudien, Abdel Aziz Khoja, aurait transmis à ses interlocuteurs lors de sa récente visite à Beyrouth. Selon le quotidien, le Premier ministre désigné reprendra probablement ses concertations en vue de la formation du gouvernement sur la base de l'équation 15+10+5 déjà adoptée avec l'aval de l'Arabie saoudite et de Damas. Dans ce cas, « il devrait trouver une formule qui puisse contenter les autres blocs, notamment les Kataëb et les Forces libanaises, dont les demandes sont nettement moins modestes que celles du Courant patriotique libre », commente le quotidien. Et d'ajouter que M. Hariri devra faire face à ce type de défis, après avoir convenu avec le chef du PSP, Walid Joumblatt, de la période à venir et de la quote-part qui revient à ce dernier en termes de portefeuilles ministériels.
Al-Watan a par ailleurs estimé que si Saad Hariri parvient à circonscrire le « revirement » effectué par Walid Joumblatt sans pour autant se plier aux critères posés par le chef des FL, Samir Geagea, et le chef des Kataëb, Amine Gemayel, il est alors très probable que M. Hariri puisse annoncer la formation du gouvernement dans les quelques jours qui suivent son retour au Liban.
Cependant, relève le quotidien, le Premier ministre désigné pourrait se plier aux pressions exercées par ses alliés chrétiens et finir par admettre que la formule précédente n'est plus valide, ce qui risquerait de créer de multiples problèmes. Tout d'abord, le fait que le chef de l'État, Michel Sleiman, devra partager sa quote-part avec celle de M. Joumblatt, ce qui laisserait M. Sleiman avec deux ministres seulement, trois autres étant comptés pour le leader druze, d'où le risque d'une confrontation entre M. Joumblatt et M. Sleiman, ce dernier ayant été dépossédé du rôle qui lui avait été attribué selon la première équation, relève le quotidien. En outre, toute nouvelle formule risque de retarder vainement la mise en place du gouvernement, conclut al-Watan.