Zarema Sadoulaeva, qui dirigeait l'ONG russe « Sauvons la génération », et son époux, Alik Djibralov, avaient été enlevés lundi dans le bureau de l'organisation par des hommes armés. Les obsèques de la militante se sont déroulées dans son village natal de Chalaji et celles de son mari dans la région de Grozny, la capitale tchétchène, a écrit l'agence RIA Novosti. Cette affaire intervient moins d'un mois après l'enlèvement et l'assassinat de la militante russe des droits de l'homme Natalia Estemirova, 50 ans, qui travaillait pour Memorial en Tchétchénie.
À Grozny, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, s'est dit « choqué » par le double homicide, qualifié de « cynique » et d'« inhumain » et qui pourrait, selon lui, avoir visé le mari, un ancien rebelle qui avait passé quatre ans en prison. Une source proche du Kremlin, citée par les agences russes, a dénoncé un « crime cruel et lâche ». Pour sa part, l'organisation Reporters sans frontières a appelé la communauté internationale à « soutenir les représentants de la société civile abandonnés par les autorités » dans le Caucase russe. Amnesty International a réclamé que « cesse la chasse aux militants des droits de l'homme », dénonçant « le climat d'impunité en Tchétchénie ».
Par ailleurs, un journaliste daguestanais, Malik Akhmedilov, a été retrouvé tué par balles au Daguestan, république du Caucase russe voisine de la Tchétchénie et en proie à une rébellion, a fait savoir hier le ministère de l'Intérieur du Daguestan.