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Économie - Crise financière

L’investissement dope les banques britanniques, mais la réalité économique demeure

Les résultats semestriels des banques britanniques ont été contrastés cette semaine, celles qui misent sur l'investissement pouvant briller, tandis que la réalité macroéconomique reste sombre pour les autres.
Qu'elles aient connu sur le semestre une hausse du bénéfice, une baisse ou une perte, les banques ont toutes enregistré un creusement très important des provisions pour créances douteuses.
Celles-ci ont atteint 4,56 milliards de livres (5,3 milliards d'euros) pour Barclays contre 2,45 milliards un an plus tôt, elles ont augmenté de 39 % à 13,9 milliards de dollars pour HSBC, elles ont été quintuplées à 13,4 milliards de livres pour Lloyds Banking Group (LBG) et ont bondi de 409 % chez Royal Bank of Scotland (RBS), à 7,521 milliards de livres.
Il y a eu un consensus pour reconnaître un environnement économique encore « très difficile » (Barclays), « incertain » (HSBC ou LBG) ou « contraire » (RBS), « les contrecoups de la crise étant loin d'être terminés », selon Standard Chartered.
Mais au-delà de ce constat, les situations paraissent bien différentes.
Barclays a triomphé. La banque a suivi un parcours différent de ses compatriotes depuis l'automne, évitant à tout prix l'aide du gouvernement, grâce à l'apport en capital d'actionnaires choisis. Elle a aussi été la seule britannique à tirer franchement parti de la crise en récupérant à vil prix les activités juteuses et le personnel ultrapointu, de la banque d'investissement new-yorkaise Lehman Brothers, dont la chute en septembre avait failli déclencher l'apocalypse financière.
Du coup, la progression de 9,9 % de son bénéfice net au premier semestre a été très largement due aux activités d'investissement, les plus risquées. Barclays n'a pas démenti que ses banquiers stars pourraient bénéficier d'un bonus garanti deux ans, pratique qui sera interdite à partir de janvier.
Ces bonus de Barclays ont provoqué une volée d'articles dans la presse britannique en début de semaine, mais sans commune mesure avec les commentaires sur ceux versés en France.
HSBC a annoncé de son côté une baisse de 57 % de son bénéfice net, mais évoqué des « résultats record » dans la banque d'investissement, tout en se disant « idéalement placée pour profiter de la reprise ». Le regain d'optimisme a été soutenu ensuite par Standard Chartered, qui a levé mardi un milliard de livres pour s'étendre et s'est dit « très positive » pour le reste de l'année, puis par LBG.
Celle-ci, issue cet hiver d'une fusion encouragée par le gouvernement entre Lloyds TSB et HBOS, et détenue à 43 % par celui-ci, croule sous les pertes (3,124 milliards de livres), mais a ravi le marché en assurant que le pire était passé.
La fin de semaine a été plus sombre. Northern Rock, première à frôler la faillite en septembre 2007 et première nationalisée en 2008, tournée vers le crédit immobilier et pas du tout sur l'investissement, a creusé ses pertes et demandé au gouvernement de ne pas la renvoyer trop vite au privé.
Quant à Stephen Hester, patron de RBS venu redresser l'ex-numéro deux du pays après les investissements jugés inconsidérés de son prédecesseur Fred Goodwin (et notamment l'acquisition d'ABN Amro au pic du marché en 2007), il a souligné « les maigres résultats » de son groupe, qui ne devraient pas s'améliorer sensiblement avant 2011.
Il s'est inquiété aussi de ne pas voir encore en œuvre le plan gouvernemental de garantie des actifs toxiques annoncé en février, au risque pour RBS de « ne pas réussir les tests de résistance ».
Au terme de cette semaine, Richard Hunter, de Hargreaves Lansdown Stockbrokers, a noté que les banques britanniques étaient « maintenant divisées en deux camps et que RBS n'était pas du meilleur côté ».
Les résultats semestriels des banques britanniques ont été contrastés cette semaine, celles qui misent sur l'investissement pouvant briller, tandis que la réalité macroéconomique reste sombre pour les autres.Qu'elles aient connu sur le semestre une hausse du bénéfice, une baisse ou une perte, les banques ont toutes enregistré...
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