De nombreuses déclarations de responsables du Hezbollah ont insisté au cours du week-end sur la naissance imminente du gouvernement, assurant qu'un pas important a été accompli dans ce sens.
Les propos des différents cadres du parti ont remplacé « le tiers de blocage » par « la participation effective », sans donner plus de détails. Membre du conseil consultatif (l'organisme de commandement du parti), cheikh Mohammad Yazbeck a indiqué que d'autres pas seront accomplis prochainement pour définir les priorités du gouvernement d'union nationale, de manière à servir les intérêts du pays et des citoyens. Cheikh Yazbeck a assuré que le prochain gouvernement s'occupera aussi des questions sociales et économiques et cherchera à renforcer la solidarité entre l'armée et la Résistance. Il a ensuite déclaré aux membres de la machine électorale du Hezbollah à Baalbeck que c'est grâce à leur travail pendant la campagne électorale qu'un tel résultat a été atteint, rappelant que le Liban n'est pas dirigé par la logique de la majorité et de la minorité, mais par celle de la solidarité et de l'entente. Il a aussi félicité l'armée pour sa fête le 1er août.
De son côté, le chef du bloc parlementaire de la Résistance, Mohammad Raad, a affirmé que l'entente sur la formation politique du gouvernement a été atteinte, et celui-ci devrait voir le jour prochainement, une fois surmontés les derniers obstacles sur le partage des portefeuilles. Raad a qualifié le gouvernement qui devrait voir le jour prochainement « de gouvernement de participation effective ». Il a ensuite évoqué la situation régionale, se demandant de quel compromis il est question, puisque les concessions sont demandées aux Arabes alors qu'Israël refuse même de geler la construction de colonies et poursuit une politique systématique de judaïsation des régions arabes et de grignotage permanent des droits et des terres arabes.

Se préparer à la guerre pour faire la paix
Selon lui, le Hezbollah appelle à l'adoption de la stratégie suivante : « Pour faire la paix, il faut se préparer à la guerre », car la paix ne signifie pas la faiblesse et la reddition, et ceux qui adoptent cette conception creusent leur tombe de leurs propres mains, estime hajj Raad.
Le député a précisé que lorsque la Résistance souhaite un Liban fort, elle ne veut pas le pousser à la guerre, mais lui éviter justement de nouvelles agressions et de nouvelles provocations. Ce qui s'est passé il y a quelques jours au Sud a été, selon lui, une manifestation de force face au chantage israélien. Si le Liban s'était montré faible et avait cédé, Israël aurait voulu plus... Au sujet du secteur nord du village de Ghajar, Raad a déclaré que le Hezbollah attend les résultats des contacts diplomatiques et les efforts de la Finul et du secrétaire général de l'ONU, tout en assurant qu'il est en mesure de contraindre Israël à se retirer de cette portion de territoire occupée. Il a ajouté que le choix de la Résistance reste le meilleur et le plus sûr moyen de lutter contre Israël et d'obtenir la libération du territoire, assurant que le Liban a beau être un petit pays, il est tout de même devenu une grande puissance régionale à cause de la volonté de son peuple qui a vaincu l'armée la plus puissante de la région.
Le ministre Mohammad Fneich a également pris la parole au cours d'une cérémonie en hommage aux martyrs de la Résistance tombés pendant la guerre de 2006. Il a invité les Libanais à profiter du climat positif général pour accélérer la formation du gouvernement de participation nationale, de façon à renforcer la capacité du Liban à relever les défis régionaux et à affronter la menace israélienne. Reprenant la théorie de Mohammad Raad, il a estimé que le seul choix valable est celui de la Résistance, appelant ceux qui misent sur les efforts diplomatiques à ne pas faire de concessions à Israël.