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Économie - Reportage

Petite leçon d’économie avec le dalaï-lama à Francfort

Le chef spirituel tibétain prône le bouddhisme comme réponse à la crise.
Le bouddhisme comme réponse à la crise : le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain en exil, a débattu de la crise économique ce week-end à Francfort, capitale financière de l'Allemagne, insistant sur « la valeur fondamentale de l'être humain ».
Assis en tailleur dans un fauteuil, souriant dans sa tunique pourpre, le dalaï-lama a disserté en compagnie d'experts sur la crise et les défis du changement climatique, devant un parterre de quelques milliers de personnes réunies dans le stade de football Commerzbank Arena.
« La crise économique mondiale montre à quel point notre monde est petit », déclare-t-il, sa voix parfois couverte par le bruit assourdissant de l'aéroport international tout proche. « Nous devons penser globalement (...), marcher ensemble » et prendre conscience de la « valeur fondamentale de l'être humain ».
Le public clairsemé dans les gradins et sur la pelouse tend l'oreille dans un silence respectueux. Certains prennent des notes, d'autres méditent ou bâillent.
« Il ne dit rien d'exceptionnel, juste des paroles sages », admet un jeune couple avec enfant venu de Heidelberg (Sud-Ouest) pour voir le dalaï-lama. Un personnage d'un « rayonnement particulier » pour Kristina, 27 ans, institutrice, qui regrette cependant une atmosphère « un peu trop sobre » à son goût.
Thich Hue An, un moine de 56 ans qui anime un centre bouddhiste à Bâle en Suisse, approuve le thème de la conférence du jour : « L'économie doit être là pour les hommes et non l'inverse », dit-il.
Sur scène, un entrepreneur et un économiste spécialiste de l'éthique dénoncent la « cupidité » et « l'égoïsme » dans l'économie moderne, un climatologue parle du potentiel des énergies renouvelables, le public applaudit mollement, le dalaï- lama écoute. « Nous devons agir » et revoir nos modes de vie, conclut le Tibétain, contre le réchauffement climatique et « le fossé entre riches et pauvres ».
Phuntsok Dahortsang, une Suissesse d'origine tibétaine, est venue avec sa mère et son fils. « Le bouddhisme est une religion très moderne car elle place la responsabilité de chacun et vis-à-vis des autres au-dessus de tout, il ne s'agit pas que de prier », lance-t-elle.
« La crise actuelle était prévisible, tous les banquiers savaient que la bulle allait éclater un jour », se désole Tom Waldmüller, 48 ans. « Mais le monde ne va pas en tirer de leçon », le « système » est trop bien en place, selon lui. Lui-même perçoit son travail dans le marketing de produits pharmaceutiques comme une contradiction permanente avec ses convictions : « Je ne dois penser qu'au chiffre d'affaires. »
Le bouddhisme se vend et s'achète, lui aussi : le public, qui a payé à partir de 29 euros la journée par personne jusqu'à 230 euros le forfait 4 jours, se presse dans les stands des associations et des magasins spécialisés à l'entrée du stade, proposant biographies du dalaï-lama, méthodes d'apprentissage de la méditation en livres, CD ou DVD, bouddhas miniatures, verroterie ou sacs tibétains.
« Si nous faisons des bénéfices, nous les redistribuerons aux œuvres de charité du dalaï-lama », promet Rheinhard Türk, membre du conseil de l'Union bouddhiste allemande (DBU), l'une des trois associations à l'origine de la visite du chef spirituel.
Mais pour l'heure, les organisateurs sont dans le rouge, assure M. Türk : avec quelque 7 000 spectateurs jeudi à l'ouverture et 11 000 vendredi, alors que le stade peut contenir jusqu'à 55 000 personnes, la crise est aussi passée par là.

Le bouddhisme comme réponse à la crise : le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain en exil, a débattu de la crise économique ce week-end à Francfort, capitale financière de l'Allemagne, insistant sur « la valeur fondamentale de l'être humain ».Assis en tailleur dans un fauteuil, souriant dans sa tunique...
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