Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Priorité des priorités : protéger le Liban des possibles effets de l’acte d’accusation du TSL

L'opposition a renoncé au tiers de blocage. Il y a donc, forcément, déblocage. La priorité immanente du nouveau-né imminent devra être de protéger le Liban des effets possibles de l'acte d'accusation que le procureur Bellemare va présenter au TSL. En renforçant l'unité des rangs internes, de manière à bien consolider la stabilité et la sécurité du pays. Il faut de même prendre ses précautions par rapport aux retombées des développements sur le plan de la crise régionale, entrée dans une phase aiguë. Selon des sources informées, nombre de pôles locaux craignent qu'une cinquième colonne n'entre en action pour exploiter l'acte d'accusation, ou le facteur régional, pour déstabiliser le Liban, menacer sa paix civile et lui faire jouer un rôle de boîte à lettres, pour adresser des messages-pressions dans diverses directions.
 Ces sources se demandent quels moyens le nouveau gouvernement libanais va mettre en œuvre pour parer la secousse que pourrait provoquer l'acte d'accusation de Bellemare. Une menace que des réactions arabes et islamiques diverses et contraires pourraient renforcer, après les assertions de Der Spiegel, considérées comme une pomme de discorde et comme une bombe à retardement par des pôles locaux. Ces personnalités estiment dès lors nécessaire d'organiser une rencontre prophylactique d'entente et de coordination entre les leaders libanais de tous bords, au sujet de l'acte d'accusation de Bellemare, quelle que puisse en être la teneur.
Selon un cadre influent du 14 Mars, Saad Hariri a adopté, dès qu'il a admis l'idée de présider le prochain gouvernement, la décision doublement courageuse de diriger une équipe d'union, contre l'avis d'une partie de son camp, et de refuser aux cooptés le tiers de blocage. Il y est parvenu, au bout de longs efforts, et il se confirme qu'il va y avoir 15 ministres pour le 14 Mars, 10 pour le 8 Mars et 5 pour le président de la République. Ce qui signifie que le camp victorieux aux élections n'aura quand même pas la majorité décisionnelle de la moitié plus un, ni l'opposition le tiers plus un de blocage. Tandis que la part du président lui permettra d'arbitrer, de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, selon les sujets et les circonstances, ou de faire admettre un compromis médian.
À en croire des professionnels avertis, les parts sont pures, sans infiltrés et sans ministre-roi. Ils estiment que le quota du président servira effectivement à équilibrer le balancier. Ajoutant que le protocole arithmétique de Doha a été gommé par les élections, comme le chef du gouvernement du Qatar l'a lui-même confirmé, mais que la majorité a tenu à respecter l'esprit d'entente prôné dans cet accord. Elle a donc invité l'opposition à faire partie du gouvernement, mais sans tiers de blocage. Selon ces cadres, il est erroné de croire que le ministre chiite qui va faire partie du bloc du président soit un infiltré soumis à une autre partie. Ils affirment que tous les ministres du président sont à son image, modérés, consensuels et rassembleurs, sans aucun aspect de provocation à l'égard de quiconque. Ils viennent renforcer la diversité chromatique que Saad Hariri, soucieux que tout le Liban politique forge ensemble ses destinées, a voulu donner à son cabinet. En cherchant à y intégrer les leaders, en tant que ministres d'État, pour lui donner plus de consistance et d'autorité.
Pour consolider la stabilité interne, mais également pour donner de meilleures chances négociatoires au Liban sur le plan régional. Tous les visiteurs étrangers qui ont défilé à Baabda ont prié le président Michel Sleiman de les éclairer sur la position du Liban par rapport à une éventuelle reprise du processus de paix. Il leur a été répondu que le Liban est pour une paix équitable donc pour des pourparlers à cette fin, sur base des résolutions de l'ONU, des principes de la conférence de Madrid et de l'initiative arabe de 2002. Le président rappelle également l'attachement du Liban à la 1701 qui recommande que des négociations libano-israéliennes soient placées sous la houlette de l'ONU. Il a souligné, devant Joe Biden et Hillary Clinton, l'importance d'une garantie américaine pour le processus de paix. Cette position est largement partagée sur le plan, même par des opposants.
Il reste à espérer que les prosyriens se rallient à l'idée de garder le Liban à l'abri de la lutte des axes. Il est possible qu'ils aillent dans ce sens, à la faveur du rapprochement syro-saoudien. Une détente qui devrait faciliter l'assainissement, et l'amélioration des relations libano-syriennes, entamée par l'échange d'ambassadeurs. Les relations solides que le président Sleiman entretient avec le président Assad devraient contribuer à renforcer l'immunité du Liban face aux échéances risquées qui se présentent. Et au danger d'une attaque israélienne que Netanyahu pourrait ordonner, dans sa fuite en avant face aux pressions américaines.
L'opposition a renoncé au tiers de blocage. Il y a donc, forcément, déblocage. La priorité immanente du nouveau-né imminent devra être de protéger le Liban des effets possibles de l'acte d'accusation que le procureur Bellemare va présenter au TSL. En renforçant l'unité des rangs internes, de manière à bien...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut