En effet, le Liban est le seul pays qui refuse la naturalisation et l'installation définitive des réfugiés palestiniens sur son territoire. Tous les autres pays ne font pas du droit au retour des réfugiés palestiniens une condition préalable à la paix. L'Égypte et la Jordanie sont déjà en paix avec leur voisin, et le principal souci pour la Syrie est de récupérer le Golan. Il ne reste que le Liban, où l'intégration des Palestiniens provoquerait un déséquilibre démographique inacceptable. Il en est de même pour Israël, car le retour des réfugiés palestiniens signifierait à terme la fin d'Israël en tant qu'État juif.
Les deux pays ont des intérêts vitaux profondément contradictoires, inconciliables dans cette situation, d'où le grand risque de confrontation. Ce danger est exacerbé par les tensions régionales entre l'Iran, qui souhaite se doter de l'arme nucléaire et grand allié du Hezbollah qui est certainement contre la naturalisation des réfugiés palestiniens et qui a démontré une grande combativité dans les affrontements de 2006, faisant même échec à l'armée israélienne.
La nervosité d'Israël devant ce danger peut le mener à provoquer des incidents qui conduiraient à la guerre. Cependant, la présence des soldats de l'ONU a empêché jusqu'à ce jour les incidents qui peuvent la provoquer. Cette guerre est voulue surtout par Israël, qui veut faire sauter le dernier verrou qui l'empêche d'avoir son État juif. Il ne faut pas oublier que l'attaque de 2006 contre le Liban a été longuement préparée, et bien à l'avance, selon les dernières révélations.
Devant ce potentiel de confrontation et devant ce danger imminent, la seule possibilité de salut pour le Liban est que les Libanais s'unissent et se mettent d'accord sur une stratégie politique et une stratégie de défense qui ne prennent en compte que les intérêts du pays.
Les puissances régionales ou internationales qui ne prennent pas en compte le fait que la naturalisation des réfugiés palestiniens est un danger pour le Liban veulent à tout prix résoudre le conflit du Proche-Orient aux dépens du Liban et de sa stabilité. D'où l'urgence de s'unir autour des principes de notre pacte national et de notre Loi fondamentale.
Nous sommes dans l'urgence. J'espère que nos politiciens s'en rendent compte et forment un vrai gouvernement d'union nationale.