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Culture - Théâtre

Il s’appelle Yass et il ira loin

Yass nous livre dans un one man show hilarant ses souvenirs de jeunesse. Ce soir encore, au Monnot. À ne pas rater.
Auréolé de sincérité, les yeux brillant d'émotion, Yass avoue, la main sur le cœur, qu'il attendait depuis longtemps ce moment-là. « Pouvoir enfin me produire à Beyrouth, pays de mes ancêtres, cela me fait quelque chose. » L'impression d'une boucle bouclée ?  L'accomplissement d'une trilogie rêvée, après Paris, sa ville rêvée et Dakar, sa ville natale ? Toujours est-il que ce grand brun trentenaire bourré de talent et débordant d'énergie se trouve enfin à Beyrouth, à l'invitation du Comité national des Jeux de la francophonie et du ministère de la Culture.
Il présente, ce soir encore, son show intitulé Je s'appelle Yass et je viens de loin. Une heure et quart de pure détente, et d'anecdotes drôles et savoureuses. Dans ce spectacle brillamment écrit et merveilleusement bien interprété, Yasser Hachem - libanais, africain, sénégalais, ivoirien, un peu français, un peu bédouin - nous livre ses souvenirs d'enfance, « sa montée » à Paris, son premier casting.
Un récit de success story qu'on aurait pu croire mielleux, nostalgique, empesé, mais c'est tout le contraire. Vraiment. Tour à tour léger ou caustique, avec de la dérision. Et beaucoup d'autodérision ; Yass croque les personnages de sa vie avec fantaisie et brio. Tous, ou presque, y passent, y compris son père et sa mère, ses amis d'enfance. Mais aussi la prostituée de la rue du Paradis, la mamma africaine au postérieur « hénaurme » (comme dirait Coluche). Yass déballe également les grands évènements de sa vie. D'origine libanaise, il raconte sa naissance au Sénégal, ses études à Paris, évoque son rapatriement en France après dix ans passés en Côte d'Ivoire, comme une grande confidence attendrie et joyeuse faite au public particulièrement enthousiaste ce soir d'ouverture.
Yass ira loin. C'est sûr. Les plaisanteries salaces ou les moqueries graveleuses ? Non, merci. Pas le style de la maison. Yass fait plutôt partie d'une nouvelle génération d'humoristes mettant en scène leurs propres fébrilités. Tout en étant incisif et corrosif, complètement dans l'air du temps.
Yass occupe la scène avec un humour et une sensibilité délectables. Sous ces instants de légèreté qui font le délice du spectacle, le sérieux montre le bout du nez, en filigrane. Il nous prend au dépourvu en révélant les petites misères générationnelles, que ce soit celle de ne pas être encore adulte et de vouloir agir comme tel, ou encore de vouloir tracer son propre chemin et de choisir librement sa destinée. Au-delà, l'on peut également lire dans ce spectacle un portrait haut en couleur des libanais expatriés, notamment en Afrique.
Un plaisir, donc, de plonger dans l'intimité de ce personnage en ressentant d'une façon aussi familière les épisodes évoqués.
C'est donc un véritable bol d'air qu'offre Yass aux Libanais. Comme on aimerait en avoir plus souvent.

Auréolé de sincérité, les yeux brillant d'émotion, Yass avoue, la main sur le cœur, qu'il attendait depuis longtemps ce moment-là. « Pouvoir enfin me produire à Beyrouth, pays de mes ancêtres, cela me fait quelque chose. » L'impression d'une boucle bouclée ?  L'accomplissement d'une trilogie...
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