Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, deux candidats qui contestent la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, participeront aujourd'hui à la prière du vendredi conduite par l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani. Pour M. Moussavi, il s'agira de sa première apparition publique depuis plusieurs semaines.
Les partisans de M. Moussavi semblent bien décidés à participer à cette prière en signe de protestation contre la réélection de M. Ahmadinejad, qu'ils attribuent à des fraudes.
Des appels à s'y rendre ont ainsi été lancés par ses partisans sur les sites Internet. S'ils étaient nombreux, il s'agirait de la première démonstration de force du camp contestataire depuis la manifestation du 20 juin qui avait dégénéré en affrontements violents avec les forces de l'ordre.
Dans ce contexte, le ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie, a appelé « le peuple intelligent » de l'Iran à la « vigilance » pour « que la prière du vendredi ne soit pas l'occasion d'événements indésirables », selon l'agence Fars. « La situation de Téhéran du point de vue de la sécurité est bonne et tous les organes font leur travail », a-t-il toutefois ajouté. « Avec l'aide de Dieu nous n'aurons pas de problèmes sécuritaires ces prochains jours », a-t-il encore dit. Mais le quotidien ultraconservateur Kayhan a mis en garde, hier, contre de possibles troubles. « Selon des informations fiables, certains veulent faire de la provocation et inciter à des affrontements », écrit le directeur du quotidien, Hossein Shariatmadari. Le quotidien a également demandé à l'ex-président Rafsandjani de « condamner les fauteurs de troubles et leurs actions illégales », en faisant référence aux manifestations qui ont suivi le scrutin du 12 juin et ont fait au moins 20 morts.
Selon le site Internet conservateur Tabnak, proche du candidat conservateur Mohsen Rezaï, également battu, « M. Rafsandjani va défendre les droits des citoyens, son mécontentement vis-à-vis des récents événements postélectoraux et des pressions exercées sur les gens ». Malgré son silence au cours des dernières semaines, M. Rafsandjani, qui a gardé une grande influence, cherche à trouver une solution pour sortir de la crise actuelle, d'après certains journaux.