Dans l'avion qui l'emmenait dimanche en début de soirée de Tarbes à Limoges, l'Espagnol a déclaré à Reuters qu'il allait s'employer à ne laisser aucun espoir à ses rivaux.
Sur le papier, il se trouve dans une position idéale après une semaine de course, avant la première journée de repos ce lundi à Limoges.
Il ne compte que six secondes de retard sur le leader du classement général, l'Italien Rinaldo Nocentini, qui ne semble pas en mesure de lutter pour la victoire finale.
Comme il ne porte pas le maillot jaune, Alberto Contador n'a même pas à supporter le poids de la course tout en ayant déjà distancé la plupart de ses adversaires, à l'exception notable de Lance Armstrong.
Lors de sa victoire dans le Tour en 2007, il était huitième du classement général, à 3'10'' du maillot jaune Michael Rasmussen, lors de la première journée de repos à Tignes.
« La différence aujourd'hui par rapport à 2007, c'est que je suis mieux placé. Je me souviens que quand je suis arrivé à Tignes, il y avait une plus grande différence par rapport aux leaders », a-t-il dit à Reuters.
« Mais il y a toujours un risque. Les jambes ne doivent pas te trahir un seul instant. Si j'ai un mauvais jour, peut-être qu'ils risquent de profiter d'un moment de faiblesse pour faire la différence », a-t-il ajouté.

Tensions
Désigné leader d'Astana, Alberto Contador doit pourtant composer avec la présence encombrante de Lance Armstrong dans sa formation, dont le manager Johan Bruyneel a aidé l'Américain à remporter ses sept succès consécutifs sur le Tour.
Lance Armstrong peut compter sur d'autres solides soutiens dans l'équipe, comme son compatriote Levi Leipheimer, présent à ses côtés lors de ses succès en 2000 et 2001, ou l'Ukrainien Yaroslav Popovych, son équipier lors de sa dernière victoire en 2005.
Dans l'avion de Tarbes à Limoges, Lance Armstrong occupait le premier rang avec notamment Johan Bruyneel et Levi Leipheimer. Alberto Contador était quant à lui assis à la 18e rangée, sans équipier ou responsable de sa formation juste à côté de lui.
Après une courte sieste de l'Espagnol, l'Allemand Andreas Klöden lui a toutefois prêté sa console de jeux vidéo.
« Pour être honnête, il y a eu des tensions dans l'équipe. Alberto est très fort et très ambitieux », a admis l'Américain sur France Télévisions.
Depuis le départ de Monaco, Alberto Contador et Lance Armstrong ont chacun leur tour pris du temps à l'autre sans la moindre concertation.
L'Espagnol a d'abord dominé l'Américain dans le contre-la-montre inaugural à Monaco puis le Texan est repassé devant au général en profitant d'une bordure à travers la Camargue, dans laquelle son cadet s'est fait piéger.
Alberto Contador a cependant remis la situation en sa faveur en attaquant à l'approche du sommet d'Arcalis lors de la première étape de montagne vendredi.
Il précède désormais Lance Armstrong de deux secondes et certains de ses autres rivaux comme Cadel Evans ou Denis Menchov sont distancés de plus de trois minutes alors que les Alpes restent à franchir au cours de la troisième semaine.
« Ma priorité pour la semaine prochaine sera surtout de rester attentif pour ne pas offrir d'opportunités », a dit Contador.
« Il paraît que ce sont des étapes en plat, d'usure, ce sera compliqué. ».
Il craint en particulier l'étape dans les Vosges vendredi : « Celle de Colmar sera difficile. »
Cinq cols sont au programme entre Vittel et Colmar, avec notamment le passage du Platzerwasel, classé en première catégorie.