Un influent religieux conservateur iranien, Ahmad Khatami, a demandé vendredi au gouvernement de "mieux contrôler" la presse étrangère dans le pays, accusant celle-ci d'avoir provoqué les manifestations post-électorales.
"Les médias américains, européens et britanniques ont montré leur perversité dans cette histoire", a-t-il dit l'imam Khatami dans un prêche à la prière du vendredi de Téhéran, diffusé par la radio d'Etat.
"Ils mettent de l'huile sur le feu. Comment peuvent-ils se promener librement dans le pays. J'attends du gouvernement qu'il les contrôle", a-t-il ajouté en évoquant le rôle imputé à ces médias dans les manifestations qui ont suivi l'annonce de la victoire écrasante du président sortant Mahmoud Ahmadinejad à l'élection du 12 juin.
"Comment est-il possible qu'ils se baladent-ils dans le pays ? et avec leur portables, leurs téléphones satellitaires, (ils donnent des informations) pour provoquer les gens" à descendre dans le rue, a-t-il ajouté.
"En plus ils mentent. Regardez l'affaire de cette dame qui a été tuée et pour laquelle (le président américain Barack) Obama a versé des larmes de crocodiles. N'importe qui voyant ce film comprend que ce sont les émeutiers qui ont crée cette histoire de toute pièce", a-t-il affirmé.
Ahmad Khatami faisait allusion à une jeune Iranienne, Neda Agha-Soltan, tuée par balle à Téhéran lors d'une manifestation contre la réélection du président Ahmadinejad.
Arash Hejazi, étudiant dans une université du sud de l'Angleterre, a déclaré à la BBC que, peu après que la jeune femme, devenue le symbole de la contestation en Iran, eut été touchée d'une balle à la poitrine, les manifestants ont identifié le tireur, qui serait un membre de la milice dévouée à Ahmadinejad.
Les images d'un vidéo amateur, présentées comme montrant la mort de Neda Agha-Soltan et mises sur Internet, ont suscité une vague d'émotion et d'indignation dans le monde. On peut l'y voir à terre, le visage souillé de sang, les yeux grands ouverts.
La presse étrangère n'était pas présente sur les lieux lors de l'incident.
"Si les fauteurs de trouble n'étaient pas derrière cette histoire, comment ont-ils filmé sa voiture", a-t-il ajouté.
"Tous les signes prouvent que les fauteurs de trouble sont eux-mêmes derrière cette histoire et accusent le régime islamique", a-t-il poursuivi.
Les autorités ont déjà imposé d'importantes restrictions à la presse étrangère depuis une dizaine de jours en lui interdisant notamment de couvrir les manifestations de l'opposition.
Elles ont annoncé l'arrestation d'un journaliste greco-britannique Jason Fowden travaillant pour le Washington Times, après celle du journaliste irano-canadien Maziar Bahari travaillant pour l'hebdomadaire américain Newsweek.
Le correspondant permanent de la BBC en Iran, Jon Leyne, a été expulsé cette semaine.
"Les médias américains, européens et britanniques ont montré leur perversité dans cette histoire",...
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