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Liban

Table ronde au CCF sur l’aventure du magazine « L’Orient-Express » dirigé par Samir Kassir

En clôture du Printemps de Beyrouth en hommage à Samir Kassir, ainsi qu'à l'occasion de la parution de l'ouvrage de Sandra Iché L'Orient-Express : chronique d'un magazine libanais des années 1990, une table ronde a été organisée autour de l'aventure Orient-Express, le magazine que Samir Kassir dirigea entre octobre 1995 et février 1998. Les anciens rédacteurs de l'OE, Nada Nassar Chaoul, Omar Boustany, Charif Majdalani ainsi que Médéa Azouri (en tant que modératrice) ont animé cette table ronde devant une centaine de personnes réunies à la Salle Montaigne du CCF.
Entouré d'intellectuels et d'érudits qui étaient ses amis, et de jeunes légèrement révoltés et idéalistes, Samir Kassir a fondé L'Orient-Express en 1995. L'aventure se termina avec le numéro 27 sorti en février 1998. Samir Kassir avait projeté de sortir un numéro anniversaire pour les 10 ans du magazine. C'est un numéro hommage - L'Orient-Express, Le printemps inachevé, écrit par ses anciens collaborateurs qui est sorti en octobre 2005, cinq mois après l'assassinat du journaliste.
C'est donc autour de cette extraordinaire aventure que fut celle de L'Orient-Express que les différents intervenants ont pris la parole. Après l'introduction de Médéa Azouri, responsable de la rubrique Mixed-media au sein de L'Orient-Express, c'est Nada Chaoul qui ouvrit le bal. Cette juriste, docteur en droit et professeur à la faculté de droit et des sciences politiques de l'USJ, a collaboré à L'Orient-Express dès le premier numéro, en tant que billetiste. Ses billets d'humeur ont abordé plusieurs sujets des plus drôles aux plus graves. Ils traitaient par exemple des us et coutumes de ses contemporains libanais (dont elle a avoué en faire partie) : condoléances, anniversaires d'enfant, mariages, activités culturelles et pseudo-culturelles, mondanités de toutes sortes, mais aussi des chroniques douces amères sur tous les exils: de la montagne à Beyrouth et du Liban à Paris, dans le froid Canada et sur le départ des jeunes du Liban... Nada Chaoul a raconté comment est né le projet de L'Orient-Express et comment Samir Kassir lui a proposé d'écrire ses billets à la dernière page du magazine. Nada Chaoul a également parlé du livre de Sandra Iché sur L'Orient-Express.
Elle a été suivie à la tribune de Omar Boustany, journaliste, auteur du recueil État-limite - Lebanese dream fin de siècle, édité chez Layali, aujourd'hui créatif publicitaire et directeur associé de la création chez Leo Burnett pendant un temps et désormais chez Saatchi & Saatchi. À l'époque de L'Orient-Express, il était en charge de la partie « Culture et Société », de 1995 jusqu'à l'arrêt du Magazine en 1998. Mais c'est surtout Lebanese dream, sa tribune mensuelle, qui faisait parler de lui. Omar Boustany a raconté son expérience au sein de L'Orient-Express, comment grâce à Samir Kassir, il avait définitivement posé ses valises sur le sol libanais. Omar Boustany a également soulevé l'exigence du rédacteur en chef auprès de ses collaborateurs, à qui il donnait libre cours.
Omar Boustany ainsi que Médéa Azouri ont parlé aussi bien du fond que de l'importance de l'esthétique du texte chez Samir Kassir. Quant à Charif Majdalani, auteur du Petit traité des mélanges. Du métissage culturel considéré comme un des beaux-arts aux Editions Layali, Histoire de la grande maison, éditions du Seuil, 2005 et Caravanserail, éditions du Seuil, 2007 pour lequel il reçu le Prix Mercure de l'Académie Française, responsable de la rubrique littéraire de L'Orient-Express, il pris la parole en dernier. Majdalani a reparlé à son tour de l'aventure Orient-Express, du caractère politique et avant-gardiste du magazine, de l'importance de l'iconographie autant que des textes pour Kassir.
Les quatre intervenants ont ensuite évoqué le côté underground de L'Orient-Epxress, des sujets innovateurs qui tenaient à cœur à Samir Kassir, comme « Où faire l'amour quand on est jeune », « M'as-tu vu ? » pour préciser que le magazine n'était pas seulement dédié à la politique ou au « sérieux - prise de tête - gauchisant » qu'on avait tendance à lui reprocher...
Certaines personnes parmi l'assistance ont tenu à prendre la parole pour demander si L'Orient-Express trouverait aujourd'hui sa place sur la scène libanaise, si l'expérience pouvait être continuée, même sans Samir Kassir, car il est nécessaire que les Libanais aient une telle tribune pour exprimer leurs opinions. À la fin de la séance, la dernière intervention radiophonique de Samir Kassir, le 31 mai 2005, soit deux jours avant son assassinat, a été diffusée au public...
En clôture du Printemps de Beyrouth en hommage à Samir Kassir, ainsi qu'à l'occasion de la parution de l'ouvrage de Sandra Iché L'Orient-Express : chronique d'un magazine libanais des années 1990, une table ronde a été organisée autour de l'aventure Orient-Express, le magazine que Samir Kassir dirigea entre octobre 1995 et février...
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