Skeyes, centre pour la défense des libertés journalistiques et culturelles relevant de la Fondation Samir Kassir, a souligné dans un communiqué hier que le journaliste syrien Ali Abdallah, prisonnier d'opinion à Damas, avait été transféré mardi dans une cellule individuelle de haute sécurité. Les responsables de la prison avaient justifié ce transfert en affirmant que Abdallah était en possession d'un microphone, objet interdit dans les cellules syriennes.
Citant une source syrienne, le communiqué de Skeyes a souligné que « la véritable raison du transfert de Abdallah vers une cellule individuelle était pour le punir d'avoir fait des déclarations relatives aux élections iraniennes et libanaises ».
Abdallah avait qualifié, dans une déclaration à l'agence italienne de presse, les législatives libanaises de fête démocratique, appelant le peuple syrien en prendre de la graine.
Concernant les élections iraniennes, il avait indiqué qu'en « faussant les résultats des élections, le régime iranien avait voulu consolider l'équilibre stratégique dans la région, surtout après le coup qui avait été asséné au Hezbollah lors des élections libanaises. Cet équilibre se serait écroulé si les conservateurs avaient perdu les élections en Iran ». « Les manifestations en Iran devraient servir de leçon aux régimes totalitaires et aux peuples persécutés », a-t-il dit.
Ali Abdallah purge une peine de deux ans et demi à la prison de Adra, à proximité de la capitale syrienne. Membre de la déclaration de Damas, il avait été condamné le 29 octobre 2008 pour « avoir affaibli le sentiment national et publié de fausses informations ».
Par ailleurs, Skeyes a dénoncé l'arrestation de trois journalistes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Il s'agit de Sari Mohammad Kadoua, rédacteur en chef du quotidien al-Sabah arrêté par le Hamas, de Kais Darwish Abou Samra, directeur de la chaîne radio al-Hakika al-Daouliya, et du journaliste Sari Sammour. Darwish et Sammour ont été arrêtés par les services de renseignements de l'Autorité palestinienne.