« Auparavant, les scientifiques devenaient alarmistes à la lumière de la perspective d'une hausse de 2° de la température de la Terre. Les dernières études effectuées sur le sujet montrent qu'on doit s'attendre à des conséquences catastrophiques à partir d'une hausse de 1,5°. » Ces propos de Waël Hmaïdane, directeur exécutif de l'association IndyAct (Ligue des militants indépendants), sont alarmistes, à l'instar de tout ce qui se dit actuellement dans le monde dans la perspective du sommet de Copenhague (organisé dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, UNFCC). Cette réunion mondiale est souvent vue comme l'une des dernières chances pour l'humanité de prendre les mesures qui s'imposent pour limiter les effets du changement climatique et décider des méthodes d'adaptation, a-t-il précisé.
Cette intervention de M. Hmaïdane a eu lieu dans le cadre d'une réunion organisée par le Réseau arabe d'ONG pour le développement (ANND). L'ANND rassemble des organisations de quelque douze pays arabes. Ayant son siège à Beyrouth, il s'intéresse à tout ce qui touche au développement économique des pays arabes et élabore des stratégies d'appui à la société civile. Dans ce cadre, il ne pouvait que s'intéresser au changement climatique et à son impact sur les sociétés de la région. Il voulait donc, par cette réunion, approfondir la question de savoir quel devrait être le rôle de ces ONG dans la propagation des informations sur ce phénomène mondial et dans le lobbying auprès de leurs gouvernements pour une participation plus active aux négociations mondiales.
Au cours de cette réunion, la principale intervention, celle de M. Hmaïdane, a porté sur les prévisions de plus en plus sombres concernant le changement climatique. « Il y a toujours un point de non-retour, au-delà duquel les choses basculent sans aucun contrôle, dit-il. Aujourd'hui, les scientifiques ne peuvent être sûrs du moment où nous atteindrons ce point-là. »
Que se passe-t-il aux niveaux local et régional ? M. Hmaïdane a rappelé que le ministère de l'Environnement a adressé une note sur la situation libanaise à l'ONU, sans qu'aucune réelle mesure ne soit prise pour s'engager effectivement dans le processus de négociations. En outre, à un niveau régional, M. Hmaïdane a pointé du doigt les pays pétroliers en général, l'Arabie saoudite en particulier, qui, selon lui, entravent une prise de position commune des pays de la région. Ce point soulevé par l'écologiste a suscité un vif débat, d'aucuns considérant que ce qui empêche des prises de position plus énergiques pour la lutte contre le changement climatique dans le monde dépasse de loin le contexte de l'Arabie saoudite ou d'autres pays de la région.
En bref, les constatations principales de cette réunion portent sur le fait que le degré d'éveil des populations arabes, et le degré d'engagement des ONG et des gouvernements de la région restent également insuffisants. IndyAct est sur le point de préparer un plan d'action dans une tentative d'uniformiser l'action des ONG arabes sur ce plan.
S. B.