Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

L’art pour exorciser l’oubli

« The Road to Peace » : peintures en temps de guerre, 1975-1991, des œuvres rarement exposées dans des galeries à cause de la violence et du désespoir qu'elles dégagent. Aujourd'hui, ces travaux sont regroupés jusqu'au 15 juillet au Beirut Art Center*.
Comme pour conjurer le sort, d'une part, et pour faire sortir de l'oubli cette période sombre, d'autre part, Saleh Barakat, curateur de l'exposition, a réussi à rassembler plus d'une centaine d'œuvres (photos, peintures, sculptures), demeurées longtemps dans l'ombre, sous la houlette du Beirut Art Center. Il présente ainsi, dans cette période confuse où les fantômes de la guerre ne se sont pas endormis, un travail riche en symbolique et démontre que la scène artistique émergente n'a pas à elle seule l'apanage du thème de la guerre. « Nombreux sont les artistes qui ont travaillé sur ce sujet, mais si j'en ai sélectionné une vingtaine, c'est parce que la "production" de ces artistes était tellement dense et significative à l'époque qu'elle a constitué un travail d'archives. » « Cette manifestation, poursuit-il, vise non seulement à réveiller l'intérêt pour une période longtemps négligée, mais également à livrer ces images afin qu'elles évitent un nouveau dérapage dans le cycle de la violence et de
l'horreur. »
Dans un catalogue édité à l'occasion de cette exposition chez Alarm Editions, Walid Sadeck explique l'importance de l'artiste témoin de son temps et son implication dans les vécus d'une société. Une présence qui exige une imprégnation absolue. Kristine Khouri, elle, fait la radioscopie de la société artistique et jette un regard en arrière sur la plate-forme artistique qui, malgré la fermeture de certaines galeries ou le départ d'artistes, est demeurée néanmoins avec un pouls certes faible, mais toujours battant. Entre l'oubli et la mémoire, la destruction et la reconstruction, l'histoire est reconstituée par des images et des sculptures.
L'exposition est une sorte d'hommage à ce travail de mémoire, toutes disciplines confondues : huiles d'Abdel Hamid Baalbaki, Hassan Jouni, Jean Khalifé, Seta Manoukian, Odile Mazloum, Samia Osseirane Joumblatt et Aref Rayess ; éclats d'obus resculptés de Ginane Basho ; encres de Rafic Charaf, Laure Ghorayyeb, Paul Guiragossian, Jamil Molaeb et Farid Haddad ; photos de Fouad el-Khoury, Paul Guiragossian ; techniques mixtes de Imad Issa, Ghada Jamal, Hassan Jouni ; acryliques de Samir Khaddage, Théo Mansour ; sculptures en bois de Saloua Raouda Choucair ; lithographies de Mohammad Rawas. Autant d'œuvres qui relisent l'histoire à travers les sensibilités artistiques issues d'univers différents. Un regard à la fois proche et éloigné sur l'évolution de l'art libanais, réalisé grâce aux collectionneurs, aux galeries et aux artistes qui ont bien voulu coopérer avec Saleh Barakat dans ce travail laborieux et exhaustif.

* Beirut Art Center, Jisr el-Wati. Tél : 01/397018. Ouvert du lundi au samedi, de 12 heures à 20 heures.
Comme pour conjurer le sort, d'une part, et pour faire sortir de l'oubli cette période sombre, d'autre part, Saleh Barakat, curateur de l'exposition, a réussi à rassembler plus d'une centaine d'œuvres (photos, peintures, sculptures), demeurées longtemps dans l'ombre, sous la houlette du Beirut Art Center. Il présente ainsi, dans cette période confuse où les fantômes de la guerre ne se sont pas endormis, un travail riche en symbolique et démontre que la scène artistique émergente n'a pas à elle seule l'apanage du thème de la guerre. « Nombreux sont les artistes qui ont travaillé sur ce sujet, mais si j'en ai sélectionné une vingtaine, c'est parce que la "production" de ces artistes était tellement dense et...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut