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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin - Éclairage

Après la tempête électorale, priorité à la détente…

La semaine qui commence devrait permettre de préciser la tendance générale du pays vers l'accalmie. « Le Liban a besoin d'un répit », tel serait le mot d'ordre des capitales occidentales et arabes pour la période postélectorale. Cela ne signifie nullement que tous les problèmes seront réglés
mais qu'il faudrait trouver des compromis même ponctuels pour assurer aux Libanais un été calme et florissant, et leur permettre d'attendre dans une certaine sérénité l'évolution de la situation régionale, notamment au sujet du dossier iranien et du conflit palestino-israélien. C'est dans ce cadre qu'il faudrait ainsi placer la rencontre entre Hassan Nasrallah et Walid Joumblatt, qui devrait être suivie d'une autre entre le secrétaire général du Hezbollah et le chef du Courant du futur, tout comme les médiateurs s'activent pour organiser une rencontre entre le chef du CPL et celui du PSP. En dépit donc des tiraillements verbaux qui précèdent chaque échéance institutionnelle et qui sont souvent destinés à la consommation interne à chaque camp, le président de la Chambre est quasiment assuré d'être reconduit dans un nouveau mandat, après avoir passé dix-sept ans aux mêmes fonctions. Tout comme Saad Hariri est pratiquement assuré d'être désigné pour former le prochain gouvernement, le second du mandat du président Michel Sleiman. Les enjeux actuels portent essentiellement sur les scores respectifs de Berry et Hariri, chacun espérant obtenir un maximum de voix chez les députés, qui lui permettrait d'avoir un succès de prestige, utile dans l'exercice de ses fonctions.
Les réserves des chrétiens du 14 Mars au sujet de l'élection de Nabih Berry à la tête de la Chambre ne risquent donc pas d'entraver celle-ci et sont plutôt destinées à marquer leur territoire au sein de l'alliance majoritaire, tout comme les sous-entendus de Michel Aoun et les affirmations de Sleimane Frangié sur la désignation de Saad Hariri ne sont pas de nature à empêcher celle-ci. Mais une fois nommé, le chef du Courant du futur devra s'atteler à régler un dossier épineux, celui de ses relations avec la Syrie. Selon des sources généralement bien informées, l'un des objectifs de sa visite en Arabie saoudite porterait justement sur ce dossier. Riyad se chargerait en effet de paver la voie à un rapprochement entre le futur Premier ministre libanais et les autorités syriennes. Deux émissaires saoudiens, le ministre de l'Information Abdel Aziz Khoja (très au fait du dossier libanais) et un membre de la famille royale, ont effectué récemment des visites-éclair à Damas pour étudier ce dossier, et les résultats de ces entretiens pourraient faciliter (ou au contraire entraver) la formation du futur gouvernement. Les mêmes sources croient savoir que le rapprochement entre Damas et Riyad, amorcé de façon spectaculaire au sommet du Koweït au début de l'année en cours, ne peut qu'avoir des conséquences positives sur la situation au Liban. D'ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères a eu un long entretien avec le président syrien à Damas dans le cadre de sa participation à la réunion de l'OCI qui s'est tenue dans la capitale syrienne le mois dernier. Et alors que, dans certaines circonscriptions, les « alliés de la Syrie » escomptaient une aide concrète pour les élections législatives, celle-ci n'est jamais venue, sous le prétexte de l'accord syro-saoudien de ne pas intervenir dans le cours de ces mêmes élections. Les alaouites de Tripoli ont ainsi voté en grande majorité pour le ministre Mohammad Safadi, à la grande surprise des experts... C'est dire que la Syrie a d'autres considérations en tête. Elle joue le jeu de l'ouverture et elle serait prête à recevoir à bras ouverts Saad Hariri en sa qualité de Premier ministre. Mais le scénario qui circule dans les coulisses politiques serait plutôt l'organisation d'une visite du président syrien à Baabda au cours de laquelle une réunion élargie regroupant, outre les deux présidents, le chef de l'Assemblée et le Premier ministre, consacrerait l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations libano-syriennes. Pour en savoir plus, il faudra attendre la réunion de l'alliance du 14 Mars dans le courant de la semaine, qui devrait donner l'élan de la première réunion parlementaire et par la suite des consultations présidentielles obligatoires. Mais Si Berry et Hariri seront probablement désignés, il s'agira de savoir si le climat de détente se répercutera sur la formation du gouvernement...

mais qu'il faudrait trouver des compromis même ponctuels pour assurer aux Libanais un été calme et florissant, et leur permettre d'attendre dans une certaine sérénité l'évolution de la situation régionale, notamment au sujet du dossier iranien et du conflit palestino-israélien. C'est dans ce cadre qu'il faudrait ainsi placer la...