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Moyen Orient et Monde - Irak

Attentat-suicide dans la banlieue de Kirkouk : 72 morts et plus de 200 blessés

L'attaque la plus meurtrière depuis 18 mois a été attribuée par les autorités à el-Qaëda.
Un attentat-suicide a causé samedi la mort de 72 personnes dans la région de Kirkouk, rappelant que les progrès en matière de sécurité restent fragiles à moins de 10 jours du retrait des troupes américaines des villes du pays. L'attentat, le plus meurtrier depuis 18 mois en Irak et qui a ravagé le centre de la ville de Taza en détruisant plus de 80 maisons, a été attribué par les autorités locales au réseau el-Qaëda et provoqué la colère des habitants turcomans de cette localité traditionnellement paisible.
Un kamikaze a fait exploser son camion bourré d'une tonne d'explosifs dans une rue du centre-ville, a affirmé le chef de la police de la grande banlieue de Kirkouk, le général Sarhad Qadir. Mis à part les 72 tués, il y aurait plus de 200 blessés. Le Dr Ibrahim Mohammad Jassem, un médecin à la morgue de Kirkouk, a confirmé ces chiffres à l'AFP. « Il est probable que le bilan augmente encore car les opérations de recherche ne sont pas terminées », a-t-il insisté. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a de son côté envoyé une tonne de matériel médical à l'hôpital Joumhouri de Kirkouk, selon Dibeh Fakhr, la porte-parole du CICR en Irak. « La plupart des victimes sont des enfants, des personnes âgées ou des femmes sans défense qui représentent une cible facile pour les terroristes », a affirmé à l'AFP le gouverneur de Kirkouk, Abdel Rahman Moustapha. « Le terrorisme n'a pas été entièrement éliminé même s'il a été grandement affaibli (...) Ils veulent planter les graines de la discorde confessionnelle au sein du peuple irakien », a-t-il dit, précisant qu'une commission d'enquête avait été établie.
L'ambassadeur américain à Bagdad, Christopher Hill, et le général Ray Odierno, commandant de la coalition internationale, ont tous deux condamné « l'attentat sauvage » et assuré leur soutien au gouvernement irakien.
Entre-temps, la défense civile irakienne poursuivait ses recherches dans les décombres des maisons, aidée par des soldats américains. Les habitants de Taza erraient hier au milieu des décombres tentant de récupérer quelques biens dans leurs maisons de terre cuite détruites, trouvant ici et là quelques vêtements alors que les sauveteurs dégageaient les gravats à la pelle ou même à mains nues. Tous exprimaient des sentiments mêlés de désolation et de rage.
« Ce n'est pas la première fois que les Turcomans sont des cibles. Partout à Tal Afar, Touz Khormatou, Daqouq, Amerly, Kirkouk, nous sommes visés », enrageait Hassan Ghaib, qui a perdu son frère, sa belle-sœur et trois de leurs enfants. « Jusqu'à quand pleurera-t-on nos morts ? Qui nous protège ? Pourquoi les terroristes s'attaquent à nous ? » a-t-il encore lancé, la voix remplie de colère. « Taza est sinistrée par cette explosion qui a détruit nos familles, nos vies, nos maisons. Voilà le vrai visage des terroristes ! Ils s'attaquent aux innocents dans leurs maisons ! » a repris un autre habitant, Majid Chaker. Selon lui, plusieurs familles du quartier ont été décimées par l'attentat. « Toute la famille Zamane, 17 membres en tout, a été tuée. Seul un enfant de 5 ans, Hussein, a survécu car il se trouvait en dehors de la maison », a raconté l'homme. « Un enseignant en religion, le mollah Hussein Tazli, 71 ans, a été tué avec les 12 membres de sa famille », a-t-il encore poursuivi.
La violence a également touché Bagdad et Mossoul, où neuf policiers ont été tués, dont cinq par des hommes armés de pistolets équipés de silencieux.
Un attentat-suicide a causé samedi la mort de 72 personnes dans la région de Kirkouk, rappelant que les progrès en matière de sécurité restent fragiles à moins de 10 jours du retrait des troupes américaines des villes du pays. L'attentat, le plus meurtrier depuis 18 mois en Irak et qui a ravagé le centre de la ville de Taza en...
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