Les inspecteurs de l'AIEA n'ont été autorisés à se rendre qu'une seule fois en Syrie, lors d'une visite marquée par de nombreuses restrictions. L'agence s'interroge notamment sur la provenance de particules d'uranium trouvées sur le site d'al-Kibar à cette occasion. Washington et Israël accusent Damas d'y avoir abrité un réacteur nucléaire secret, ce que le régime syrien dément.
L'examen du dossier syrien a été marqué hier par un échange de mots entre M. el-Baradei et l'ambassadeur israélien, Israel Michaeli. Celui-ci a appelé en séance le Nobel de la paix égyptien à « éviter les biais politiques dans le traitement du dossier nucléaire syrien ». M. el-Baradei a régulièrement déploré que l'État hébreu ait procédé unilatéralement à sa frappe, sans même informer préalablement l'AIEA de ses soupçons. « Nous n'agissons pas sélectivement mais de la même façon pour tous. Nous appliquons le droit international. Quand Israël a bombardé ce qu'il affirmait être une installation nucléaire, il a non seulement entravé notre travail, mais aussi clairement violé le droit international », a répliqué M. el-Baradei. « Nous apprécierions que vous cessiez de nous faire la leçon » alors qu'Israël n'est « même pas membre du régime (de vérification nucléaire) », a-t-il ajouté.
À ce titre, l'État hébreu qui, selon les experts, dispose lui-même d'un arsenal nucléaire, n'est soumis à aucune inspection.