Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête en France sur l'accident de l'Airbus A330 entre Rio et Paris le 1er juin a estimé mercredi qu'il se rapprochait "du but", c'est à dire de la compréhension des causes du crash.
"Compte tenu de tout le travail qui a été fait et de tout ce qu'on a, je pense qu'on se rapproche peut-être effectivement un peu du but", a déclaré mercredi Paul-Louis Arslanian, le directeur du BEA, lors d'une conférence de presse.
Questionné sur les hypothèses actuellement évoquées, notamment celle mettant en cause les sondes Pitot mesurant la vitesse en vol, défectueuses sur l'Airbus accidenté, il a répondu: "pour l'instant, nous ne pouvons pas vous dire et personne ne peut dire ce qui s'est passé".
Cinq jours après l'accident, le BEA avait, le premier, indiqué que l'enquête faisait apparaître une "incohérence" des mesures de vitesse fournies par les sondes Pitot de l'avion. Il avait par la suite souligné qu'aucun lien n'était encore établi entre ces sondes et le crash.
"Le but c'est de comprendre ce qui s'est passé", a-t-il déclaré mercredi.
"Nous faisons de notre mieux, et c'est très difficile", a souligné M. Arslanian. "Le maximum est fait pour récupérer que ce soient les enregistreurs ou les corps et on ne peut pas dire aujourd'hui ce qui sera réussi", a-t-il poursuivi.
"Il est quasiment certain que l'avion ne sera pas entièrement récupéré", a-t-il noté, alors que la recherche des débris de l'appareil et des boîtes noires se poursuit dans l'Atlantique.
M. Arslanian a ajouté qu'il n'avait pas encore le résultat des autopsies pratiquées sur les corps retrouvés après l'accident.
"Les autopsies pratiquées au Brésil sont sous la responsabilité des autorités brésiliennes. Y ont été associés des Français. Nous avions un médecin enquêteur du BEA, il n'a pas été autorisé à participer aux autopsies", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
"Je ne suis pas content", a-t-il déclaré en marge de la conférence, interrogé sur cette absence du médecin du BEA.
Mises en causes par les syndicats au nom du principe de précaution, les sondes Pitot ont toutes été remplacées par Air France sur les avions long-courriers de la famille A330/A340, avaient indiqué les syndicats lundi.
"A la fin de l'enquête, on pourra éventuellement dire que c'était nécessaire ou pas nécessaire, utile ou pas utile. Nous sommes tous devant un problème complexe, on ne sait pas tout", a estimé Paul-Louis Arslanian.
La veille, lors du salon de l'aéronautique du Bourget, les dirigeants d'Airbus avaient refusé de "spéculer" sur les causes de cet accident, le premier en exploitation pour l'A330. Airbus avait répété que la sécurité était sa "priorité numéro un".
Le BEA et sa soixantaine d'experts est le seul en France à mener les enquêtes techniques pour déterminer les causes d'un accident d'avion, comme le crash de l'Airbus d'Air France entre Rio et Paris, qui a fait 228 morts.
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