Les sources opposantes citées lui en donnent acte maintenant, en reconnaissant qu'il a su faire présent au pays d'élections exemplaires en termes de neutralité de l'État, de sécurité et de régularité du scrutin. À preuve la défaite de l'un de ses proches, son ancien conseiller politique Nazem el-Khoury, à Jbeil.
Pour ce qui est de la formation du gouvernement, les loyalistes répètent que la formule de Doha, exceptionnelle et transitoire, a fait son temps et qu'il faut retourner à Taëf. Ils précisent que tout ce que l'on peut garder du dernier, c'est son insistance à condamner le recours à la violence, verbale ou de rue, comme à démultiplier les efforts communs en vue de renforcer la stabilité du pays. Partant de là, les majoritaires rejettent d'autant plus fermement le tiers de blocage qu'il constitue un lourd ferment de déstabilisation interne, en paralysant l'État de droit. Ils ajoutent que si c'est pour en rester au même point, ce n'était pas la peine d'organiser des élections pour voir qui prendrait la majorité afin de gouverner. En rappelant que sayyed Hassan Nasrallah avait lui-même lancé en 2007, quand le 14 Mars était accusé de comploter contre la Résistance, le défi suivant : « Organisons des élections anticipées et si la majorité les emporte, qu'elle gouverne tandis que nous retournerions à la maison ; par contre, concluait-il, si nous gagnons, nous gouvernerions seuls et il se confirmerait que la majorité actuelle est fictive. »
Cela étant, les loyalistes ne sont pas contre la participation de l'opposition au pouvoir, dans la mesure où cela peut conforter la stabilité et le calme, mais ils refusent absolument de laisser les prosyriens continuer à contrôler le pouvoir par défaut, par le biais du tiers de blocage, et à saper l'État. Les loyalistes penchent en faveur d'un paquet assez consistant pour le président, en base de la formule 14-9-7, qui revient à dire qu'aucune partie ne dispose d'une majorité plus une voix, ni du tiers de blocage.
Retour aux garanties que réclameraient les prosyriens. Comme la meilleure défense c'est l'attaque, ils tirent aujourd'hui sur le Premier ministre virtuel, Saad Hariri, et sur Walid Joumblatt, en affirmant qu'ils sont en train de revenir sur l'engagement qu'ils avaient pris en 2005, dans le cadre de l'alliance quadripartite, de ne pas s'en prendre à l'armement du Hezbollah. Un procès d'intentions infondé car, après les élections, les principaux pôles de la majorité ont précisé que le sujet n'est pas d'actualité et qu'en tout cas, il est prévu de le traiter dans le cadre du débat sur la stratégie de défense, autour de la table de dialogue national. Tandis que le président Sleiman certifiait de son côté à Mitchell que le Liban veut avant tout récupérer ses terres spoliées par Israël, en précisant que le slogan « la terre moyennant la paix » ne tient pas, le territoire national n'étant pas négociable.