Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Les prosyriens oscillent entre le tiers de blocage et un panier de garanties

Les pôles du 8 Mars n'ont pas encore affiché une position unifiée par rapport à la revendication du tiers de blocage avancée par Sleimane Frangié. Des cadres indiquent en privé que le sujet n'est pas, ou n'est plus, considéré comme une constante incontournable et que d'autres options sont également sous étude. Dont, bien sûr, des garanties sur le maintien de l'armement du Hezbollah, mais aussi sur les mécanismes devant assurer l'entente au sein d'un gouvernement de coalition. C'est-à-dire sur les moyens à prévoir pour que la majorité ne monopolise pas la décision au cas où il n'y aurait pas de tiers de blocage. À cette fin, indiquent des sources informées, l'opposition pourrait accepter que le président de la République dispose d'un nombre suffisant de ministres pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, en cas de différend. Les opposants, ajoutent ces témoins, conviennent désormais qu'il est inadmissible que le président de la République n'ait pas la possibilité de jouer un rôle actif au sein de l'Exécutif qu'il dirige. En se tenant à égale distance de tous, comme il ne cesse d'ailleurs de le faire, bien que des prosyriens lui aient reproché d'avoir soutenu le 14 Mars pendant les élections, à travers des centristes, à Jbeil et au Kesrouan. Cependant impartialité ne signifie ni neutralité ni passivité quand l'intérêt national est en jeu. Dans son discours du 25 mai, le président Sleiman a ainsi rappelé qu'en tant que président de consensus et d'entente, il n'est pas censé gérer les crises, mais proposer, et même imposer, des solutions équilibrées.
Les sources opposantes citées lui en donnent acte maintenant, en reconnaissant qu'il a su faire présent au pays d'élections exemplaires en termes de neutralité de l'État, de sécurité et de régularité du scrutin. À preuve la défaite de l'un de ses proches, son ancien conseiller politique Nazem el-Khoury, à Jbeil.
Pour ce qui est de la formation du gouvernement, les loyalistes répètent que la formule de Doha, exceptionnelle et transitoire, a fait son temps et qu'il faut retourner à Taëf. Ils précisent que tout ce que l'on peut garder du dernier, c'est son insistance à condamner le recours à la violence, verbale ou de rue, comme à démultiplier les efforts communs en vue de renforcer la stabilité du pays. Partant de là, les majoritaires rejettent d'autant plus fermement le tiers de blocage qu'il constitue un lourd ferment de déstabilisation interne, en paralysant l'État de droit. Ils ajoutent que si c'est pour en rester au même point, ce n'était pas la peine d'organiser des élections pour voir qui prendrait la majorité afin de gouverner. En rappelant que sayyed Hassan Nasrallah avait lui-même lancé en 2007, quand le 14 Mars était accusé de comploter contre la Résistance, le défi suivant : « Organisons des élections anticipées et si la majorité les emporte, qu'elle gouverne tandis que nous retournerions à la maison ; par contre, concluait-il, si nous gagnons, nous gouvernerions seuls et il se confirmerait que la majorité actuelle est fictive. »
Cela étant, les loyalistes ne sont pas contre la participation de l'opposition au pouvoir, dans la mesure où cela peut conforter la stabilité et le calme, mais ils refusent absolument de laisser les prosyriens continuer à contrôler le pouvoir par défaut, par le biais du tiers de blocage, et à saper l'État. Les loyalistes penchent en faveur d'un paquet assez consistant pour le président, en base de la formule 14-9-7, qui revient à dire qu'aucune partie ne dispose d'une majorité plus une voix, ni du tiers de blocage.
Retour aux garanties que réclameraient les prosyriens. Comme la meilleure défense c'est l'attaque, ils tirent aujourd'hui sur le Premier ministre virtuel, Saad Hariri, et sur Walid Joumblatt, en affirmant qu'ils sont en train de revenir sur l'engagement qu'ils avaient pris en 2005, dans le cadre de l'alliance quadripartite, de ne pas s'en prendre à l'armement du Hezbollah. Un procès d'intentions infondé car, après les élections, les principaux pôles de la majorité ont précisé que le sujet n'est pas d'actualité et qu'en tout cas, il est prévu de le traiter dans le cadre du débat sur la stratégie de défense, autour de la table de dialogue national. Tandis que le président Sleiman certifiait de son côté à Mitchell que le Liban veut avant tout récupérer ses terres spoliées par Israël, en précisant que le slogan « la terre moyennant la paix » ne tient pas, le territoire national n'étant pas négociable.

Les pôles du 8 Mars n'ont pas encore affiché une position unifiée par rapport à la revendication du tiers de blocage avancée par Sleimane Frangié. Des cadres indiquent en privé que le sujet n'est pas, ou n'est plus, considéré comme une constante incontournable et que d'autres options sont également sous étude. Dont, bien sûr, des garanties sur le maintien de l'armement du Hezbollah, mais aussi sur les mécanismes devant assurer l'entente au sein d'un gouvernement de coalition. C'est-à-dire sur les moyens à prévoir pour que la majorité ne monopolise pas la décision au cas où il n'y aurait pas de tiers de blocage. À cette fin, indiquent des sources informées, l'opposition pourrait accepter que le...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut