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Liban - Diplomatie

Mitchell : Pas de solution au Proche-Orient aux dépens du Liban

George Mitchell qui quittait Beyrouth et Javier Solana qui y arrivait : le Liban, quatre jours après les législatives historiques qui s'y sont tenues, était au cœur de l'intérêt américano-européen, et les convergences entre Washington et Bruxelles à propos du Liban « n'ont jamais été aussi grandes », a assuré le chef de la diplomatie européenne.
Les États-Unis ne sacrifieront pas les intérêts du Liban dans le cadre de leur recherche d'une paix durable au Proche-Orient, a affirmé hier de Beyrouth l'émissaire américain pour la région, George Mitchell.
« Le Liban joue un rôle-clé au niveau des efforts à long terme pour construire une paix durable et globale, et la stabilité au P-O », a-t-il ainsi indiqué après une série de rencontres avec plusieurs dirigeants du pays, dont le chef de l'État Michel Sleiman, le Premier ministre Fouad Siniora, le ministre des Affaires étrangères Faouzi Salloukh et le chef du Courant du futur Saad Hariri. L'émissaire américain s'est entretenu au téléphone avec le président de la Chambre, Nabih Berry, faisant part de son souhait de le rencontrer dans les plus brefs délais. Quant au n° 2 de l'État, il a regretté que George Mitchell n'ait pas pu se rendre au Liban-Sud...
« Il est clair que nous ne pouvons parvenir à un accord durable aux dépens du Liban et nous aspirons à continuer de travailler avec ce pays en vue de parvenir à cette mission », a-t-il ajouté, relevant que sa tournée dans la région (Israël, territoires palestiniens, Jordanie et Égypte) « montre que le président (américain Barack) Obama reste sérieusement engagé dans la recherche d'une paix globale au Proche-Orient » ; des efforts qui incluent « le soutien à l'établissement le plus tôt possible d'un État palestinien comme nation pour le peuple palestinien ».
George Mitchell a en outre félicité le peuple libanais pour les législatives « réussies » de dimanche : « Ces élections sont un événement marquant pour ce pays, et les États-Unis continueront d'apporter leur soutien infaillible à un Liban souverain, libre et indépendant », a-t-il insisté. Pour lui, le prochain gouvernement libanais jouera un rôle « essentiel » dans la préservation de la souveraineté et de l'indépendance du Liban, assurant Beyrouth de la poursuite du soutien total de Washington, pour lequel l'application de la résolution 1701 est « primordiale ».
Quant au chef de l'État, il a réaffirmé que toute solution régionale qui ne serait pas basée sur un règlement du dossier des réfugiés palestiniens serait « inutile ». Le président Sleiman a également rappelé que la prochaine étape sera celle des « réformes politiques et économiques », celle du « renforcement de la troupe et des institutions sécuritaires », et celle de « la poursuite du dialogue » national. « Tout cela nécessite l'avènement d'un climat de paix juste et globale au P-O ; le peuple libanais attend beaucoup du rôle des États-Unis », a jugé le locataire de Baabda, rendant hommage aux positions du président Obama, et au soutien de son administration et du peuple US.

Solana
Et avant de s'envoler pour Damas, dernière étape de son périple au P-O (où aucune indication n'a été fournie de source officielle sur le programme de ses entretiens avec les responsables syriens), George Mitchell s'est entretenu en tête à tête à l'Aéroport international Rafic Hariri avec le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, qui venait de débarquer à Beyrouth. L'entretien s'est déroulé en présence des ambassadeurs Michelle Sison et Patrick Laurent.
La première rencontre de Javier Solana s'est tenue à Clemenceau, au domicile du chef du PSP, Walid Joumblatt, à qui il a rendu un vibrant hommage. Le diplomate européen a salué le gouvernement libanais pour sa gestion des législatives, ainsi que le peuple libanais pour son comportement, espérant l'ouverture d'une nouvelle page dans la vie politique libanaise... Javier Solana avait indiqué avant son entretien avec le leader druze qu'il entend œuvrer pour approfondir et renforcer les relations entre le Liban et l'UE.
Deuxième étape : Baabda, où le diplomate européen a été reçu par le président Sleiman. « C'est la première fois que les positions américaine et européenne à l'égard du Liban convergent à ce point », a relevé Javier Solana, assurant au chef de l'État que le soutien de l'UE pour la stabilité politique et la croissance économique du Liban allait se poursuivre. Il a également insisté sur la détermination de Bruxelles et de Washington à faire en sorte que le plan de paix régional enregistre de sérieux progrès avant la fin de l'année.
Javier Solana, qui s'est ensuite rendu à Rabieh auprès du chef du CPL, Michel Aoun, puis à Koraytem chez le patron du Courant du futur, Saad Hariri, devrait s'entretenir aujourd'hui tour à tour avec Nabih Berry, Fouad Siniora puis différents pôles politiques locaux, dont le député hezbollahi Hussein Hajj Hassan pour une rencontre inédite, au cours de laquelle le diplomate européen transmettra le souhait de l'UE de voir le nouveau gouvernement formé dans les plus brefs délais afin que le Liban s'intègre le plus vite au cœur des contacts arabes et internationaux en faveur de la relance des négociations de paix.
Javier Solana tiendra une conférence de presse à l'aéroport vers 17h00.

Les sources
Selon des sources bien informées rapportées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, les États-Unis sont particulièrement satisfaits après l'acceptation des résultats des législatives par les forces de l'opposition, et de la volonté commune entre 14 et 8 Mars de régler les questions litigieuses par le dialogue et non plus par la force comme cela a été fait au cours des deux années écoulées.
Ces sources ont également indiqué que George Mitchell, dans pratiquement tous ses entretiens, a écouté mille fois plus qu'il n'a parlé et qu'il n'était porteur d'aucune idée, d'aucune proposition. Il a juste fait part au président Sleiman d'une promesse US : celle de l'écouter et d'écouter ses conseils lorsque l'administration américaine fera quelque « faux pas » d'un genre ou d'un autre...
Les États-Unis ne sacrifieront pas les intérêts du Liban dans le cadre de leur recherche d'une paix durable au Proche-Orient, a affirmé hier de Beyrouth l'émissaire américain pour la région, George Mitchell. « Le Liban joue un rôle-clé au niveau des efforts à long terme pour construire une paix durable et globale, et...
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