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Liban - Rabieh

Aoun : Nous présenterons un recours en invalidation contre l’élection de Michel Murr…

Michel Aoun a présidé hier la première réunion du Bloc du changement et de la réforme après les élections législatives. Le bloc compte désormais 27 membres, dont l'ancien ministre Sleimane Frangié et l'émir Talal Arslane. À l'issue de cette réunion, le chef du CPL s'est adressé aux journalistes affirmant que celle-ci visait à confirmer l'unité du bloc.
La participation au prochain gouvernement a été évoquée et le député a fait valoir qu'elle devrait être proportionnelle à la représentativité des blocs à l'intérieur du Parlement. Estimant avoir obtenu 52 % des suffrages chrétiens, il réclame donc la moitié des membres chrétiens du prochain gouvernement, ou alors sept portefeuilles en proportion avec le nombre des membres de son bloc.
Michel Aoun a insisté sur l'importance de la victoire de son camp, surtout après « toutes les interventions étrangères et l'utilisation massive de l'argent politique » contre lui. Elle revêt donc, selon lui, un sens particulier. « En dépit de toutes les pressions exercées sur les électeurs, le Mont-Liban a résisté et Jezzine et Zghorta se sont ralliées à nous. Nous avons ainsi réuni le Nord et le Sud... Certains espéraient une victoire plus importante, mais ce qui s'est passé ne fera que retarder plus ou moins notre programme de réforme, sans l'annuler », a-t-il déclaré.
Le chef du CPL a affirmé qu'avec son bloc, il compte présenter des recours en invalidation devant le Conseil constitutionnel, notamment contre l'élection de Michel Murr. Il a assuré que ce recours a un côté pénal et un autre constitutionnel, car « des tentatives de corruption d'électeurs et des menaces assorties de la séquestration d'un curé » ont été enregistrées. « Ce sera le premier test pour le Conseil constitutionnel, a-t-il ajouté. Notre dossier est solide et le recours devrait être jugé recevable et justifié. » Il a estimé que c'est au candidat Ghassan Achkar de voir s'il veut présenter un recours en invalidation contre l'élection de Samy Gemayel. Même chose à Zahlé où c'est Élias Skaff et les membres de sa liste qui décideront.
Interrogé sur la déclaration du patriarche maronite faite la veille des élections, Aoun a précisé que Mgr Sfeir a assuré que l'entité libanaise est en danger. « Je compte lui demander où se situe ce danger », a-t-il dit, précisant que cette déclaration faite la veille des élections est une violation flagrante de la loi. Il a encore affirmé qu'il n'était pas contre le patriarche ou le président de la République. « Il faudrait seulement leur demander si eux sont contre moi et pourquoi. » Il a répété que son bloc n'est pas centriste car il possède un projet de réforme et de changement et a invité le chef de l'État à appuyer ce projet. En revanche, et en réponse à une question, il s'est demandé quel était le projet du chef de l'État, rappelant que son bloc propose un amendement prévoyant le renforcement des prérogatives présidentielles pour que le président de la République puisse jouer un rôle positif dans la vie publique.
Au sujet du tiers de blocage, le général Aoun a signifié son accord pour qu'il soit accordé au chef de l'État, « si une telle disposition est inscrite dans la Constitution ». « Mais s'il s'agit d'une manœuvre politique visant à affaiblir l'opposition, nous serons contre », a-t-il précisé. Il a ajouté que le tiers de blocage garantit le principe de la participation dans l'exercice du pouvoir et lorsque la Constitution évoque le vote au sein du Conseil des ministres aux deux tiers des voix, « cela sous-entend l'existence d'un tiers qui pourrait empêcher un tel vote ».
Il a affirmé que son bloc compte présenter des projets de lois et exercer son rôle de surveillance de l'action gouvernementale. « Nous continuerons à lutter contre la corruption, même si c'est cette détermination qui a fait perdre les élections à l'opposition », a-t-il précisé.
Le chef du CPL s'est encore insurgé contre la participation de 120 000 Libanais de l'étranger aux élections précisant que le déplacement d'un si grand nombre de personnes coûte près de 300 millions de dollars, « ce qui constitue un dépassement inouï des dépenses électorales autorisées par la loi ».
Réaffirmant qu'avec son bloc, il continue de représenter la majorité des chrétiens, le député a critiqué les journaux, notamment an-Nahar, qui « lancent des chiffres qui ne sont basés sur aucun élément concret ». Il s'est demandé ce que font les instituts de sondage et il a rappelé que l'opposition a obtenu une majorité populaire.
Au sujet de l'élection du président de la Chambre, il a indiqué que Nabih Berry était à ce jour le seul candidat. S'il y en avait un autre, il étudierait la question avant de faire son choix.

Entretien télévisé
Plus tard, en soirée, Michel Aoun devait protester au cours d'un entretien diffusé sur la chaîne OTV contre « l'argent versé pour acheter les électeurs au vu et au su de tout le monde, notamment des observateurs étrangers qui se sont contentés de dire qu'il s'agit là de coutumes libanaises ». Il a en revanche salué les électeurs « qui ont résisté aux pressions, à l'argent et aux menaces ». Selon lui, ils constituent l'honneur du Liban et la chance qui permettra de poursuivre sur le chemin de la réforme. Il a également répertorié quelque 4 000 plaintes enregistrées au cours de l'opération électorale, ajoutant que le ministre de l'Intérieur a accompli un grand travail, mais qu'il a « hérité du système établi par Fatfat et Sabeh qui ont transformé le ministère en société privée appartenant à Hariri ». Il a aussi critiqué l'action de certains services de sécurité « qui ont participé aux pressions exercées sur les citoyens et parfois assisté sans réagir aux opérations de corruption ».
Le chef du CPL a évoqué le transfert de voix, notamment à Zahlé, « qui est en train de changer la démographie de certaines circonscriptions ». Il a qualifié les voix sunnites qui se sont exprimées à Zahlé de « tsunami » et relevé le fait que « les chiites et les sunnites votent en bloc alors que les chrétiens sont plus démocratiques ».
Michel Aoun a en outre rappelé le discours de Saad Hariri durant la campagne électorale axé sur les armes du Hezbollah et autour du wilayet el-faqih. Il s'est demandé comment il affirme maintenant qu'il est prêt à retirer ce dossier du débat politique. « Tant mieux, a-t-il commenté, s'il se rallie au document d'entente. Mais comment allons-nous faire désormais pour protéger l'entité libanaise du danger que représentent les armes ? Que vont faire les alliés chrétiens de Saad Hariri ? » Le député a encore déclaré que ses adversaires « n'ont cessé de brandir la menace du tchador et du wilayet el-faqih, alors qu'ils cherchent à les remplacer par Chaker Absi ». Il a aussi répété qu'il refuse qu'un pays qui ne respecte pas la liberté de croyance ait une influence quelconque au Liban.

La participation au prochain gouvernement a été évoquée et le député a fait valoir qu'elle devrait être proportionnelle à la représentativité des blocs à l'intérieur du Parlement. Estimant avoir obtenu 52 % des suffrages chrétiens, il réclame donc la moitié des membres chrétiens du...

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