Cette rencontre des ministres des Huit (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie, Japon) à Lecce, qui débutera par un dîner de travail, permettra de faire le point sur les dossiers ouverts lors du G20 de Londres début avril et de préparer le sommet du G8 de L'Aquila en juillet.
Elle s'achèvera samedi vers 15h00 (13h00 GMT) par la publication d'une déclaration commune.
Les ministres vont se pencher sur la situation économique mondiale et la mise en œuvre des plans de relance et de soutien au secteur financier ainsi que sur la régulation des marchés financiers, indique-t-on dans l'entourage de la ministre française Christine Lagarde.
Lors de leur dernière réunion fin avril à Washington, les ministres avaient délivré un message d'optimisme, notant l'apparition de « signes de stabilisation » de l'économie et tablant sur le début d'une reprise « plus tard dans l'année » tout en prévenant que de « forts risques » demeuraient.
Si le retour de l'économie mondiale à la croissance est prévu l'année prochaine, son rythme est encore incertain et la lenteur de l'assainissement du secteur financier est un des principaux risques pesant sur la reprise, a estimé lundi le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Le débat porte donc désormais sur les solutions à trouver pour éviter de casser la reprise : poursuivre la relance qui grève les finances publiques ou relâcher l'effort au risque de fragiliser une situation précaire ?
« On ne peut pas dire qu'on est sortis de la crise », mais « il faut néanmoins travailler sur les scénarios de sortie de crise pour être prêts lorsque l'économie repartira pour de bon », résume-t-on dans l'entourage de Mme Lagarde.
Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a déclaré mardi qu'il plaiderait à Lecce en faveur d'une poursuite concertée des efforts de relance.
« Nous voulons bien sûr que ces actions soient maintenues », a-t-il dit, prenant soin de ne pas répondre aux questions de journalistes lui demandant s'il pensait que les pays européens n'en faisaient pas assez, comme l'avaient affirmé les États-Unis avant le G20.
Dans l'entourage de Christine Lagarde, on assure « qu'il n'y a plus de débat sur l'ampleur des plans de relance de part et d'autre de l'Atlantique ».
M. Geithner a également indiqué qu'il comptait « s'assurer que le monde marche avec les États-Unis pour élever les normes » de régulation financière, alors que Washington doit préciser la semaine prochaine ses vues en la matière.
Hôte de la réunion, le ministre italien Giulio Tremonti veut avancer sur l'élaboration d'un corpus de règles communes pour la finance mondiale afin que ce nouvel « étalon légal » (legal standard), comme il le baptise, puisse être discuté au sommet du G8 de L'Aquila.
Les ministres pourraient par ailleurs parler de l'opportunité de pratiquer des « tests de résistance » individuels pour évaluer la solidité des banques européennes sur le modèle de ceux pratiqués aux États-Unis, un exercice jugé nécessaire par le FMI mais qui se heurte à l'opposition de l'Allemagne.
La réforme des institutions financières internationales, la situation des pays en développement et la sécurité alimentaire ainsi que les aspects financiers du changement climatique sont également à l'ordre du jour.
En revanche, les banquiers centraux n'étant pas présents, les ministres ne discuteront pas des changes.