Ce qui, à les en croire, ne serait pas possible si les prosyriens devaient l'emporter. Car alors, le Liban serait livré en sous-traitance à l'axe d'acier Damas-Téhéran, et, alors, bonjour l'indépendance, la souveraineté, la démocratie ou les libertés.
Les opposants estiment pour leur part que l'épreuve électorale ne sort pas de l'ordinaire, ce qui revient à dire qu'elle ne va pas changer grand-chose au tableau politique interne. Une façon comme une autre de promettre que le Liban restera, en tant qu'État, à l'état de larve paralysée dans son cocon métallique syro-iranien. Soit qu'ils y veillent directement, en s'emparant des commandes, soit qu'ils continuent à tout bloquer, au besoin par la violence.
En minimisant l'importance de l'enjeu, les minoritaires se trouvent contredits par le parrain iranien lui-même. On sait en effet que le président Mahmoud Ahmadinejad, étrange prosélyte, à sa façon, du nez de Cléopâtre, assure qu'une victoire de ses bons amis libanais changerait la face du monde, ou tout du moins de la région. Il précise, en redoutable esthète, qu'on verrait alors s'ouvrir de nouveaux fronts de combat consolidant le renforcement de la Résistance. Sous-entendu, les deux seules et uniques, la libanaise et la palestinienne, le Hezbollah et le Hamas, la primauté revenant au premier, identité confessionnelle oblige.
Ce pronostic menaçant, les loyalistes l'opposent de suite, c'est de bonne guerre, à l'argumentation minimaliste des prosyriens. Ils relèvent qu'en bonne logique, des élections locales ne sortant pas de l'ordinaire, comme l'affirment leurs adversaires, ne peuvent ni altérer le tableau régional ni déboucher sur l'ouverture de nouveaux fronts de combat. Comme cela été le cas à Gaza avec le Hamas, armé et financé par Téhéran. Ils ajoutent que la déclaration d'Ahmadinejad est une immixtion flagrante dans les affaires intérieures libanaises. Pour se demander, faussement ingénus, pourquoi le 8 Mars, si prompt à dénoncer les relances occidentales, ne proteste pas contre cette intervention. Et, en effet, le Hezbollah, un peu gêné sans doute par le zèle excessif d'Ahmadinejad, a voulu considérer ses propos comme étant simplement analytiques, exprimant une opinion personnelle, sans plus.
En tout cas, si les élections libanaises peuvent influer sur la situation régionale, il est encore plus certain que le sort de ce pays dépend toujours largement des turbulences extérieures. Dont l'évolution peut du reste s'appuyer sur l'exploitation classique des ressources qu'offre cet essuie-pieds commode qu'est le Liban politique. Comme le laisse entendre Ahmadinejad, une crispation régionale accentuée pourrait provoquer un réchauffement militaire du front du Liban-Sud, ou, en opérant par la bande, des troubles sécuritaires à l'intérieur. Le coup pourrait venir d'Israël, dans sa fuite en avant face aux pressions américaines concernant la création d'un État palestinien et l'arrêt des colonisations. Comme il pourrait être perpétré, après victoire éventuelle du 14 Mars, par des parties voulant empêcher l'État de droit libanais de prendre corps. Bien évidemment, la tension électorale, l'escalade confessionnelle ou partisane, ainsi que la lutte pour le pouvoir fragilisent beaucoup le Liban pour ce qui est de sa sécurité et sa stabilité.
Les responsables en sont parfaitement conscients. Le ministère de l'Intérieur a dès lors élaboré, avec l'étroite coopération de l'armée, un plan maximal de prévention des troubles sur le terrain. En le soumettant à l'approbation du Conseil de sécurité intérieure dirigé par le ministre Ziyad Baroud, du Conseil supérieur de la défense, de la table de dialogue national et du Conseil des ministres. Ce plan a reçu le ferme soutien du président de la République, Michel Sleiman, mais également de tous les leaderships. Une salle de dispatching, coordonnant les mesures de terrain et les communications, a donc été installée à l'Intérieur, pour préparer et organiser le bon déroulement du scrutin.
Il reste à souligner que Baabda veut voir dans les élections une clef ouvrant la porte, capitale à ses yeux, d'une large réforme institutionnelle, politique, administrative et socio-économique. Un chantier de redressement principalement axé sur cette priorité unanime qu'on appelle le pain quotidien. Terme générique qui couvre l'emploi, la croissance, la production, la santé, l'éducation, l'industrie, l'agriculture, le commerce, le tourisme, le développement urbain ou rural par la décentralisation administrative et les projets, le secteur bancaire, la stabilité monétaire et la stabilité tout court.
Le programme présidentiel bénéficie d'un atout : la bonne santé monétaire du pays. Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, reçu en audience à Baabda, a confirmé au chef de l'État que le Liban dispose d'une réserve de 23 milliards de dollars, sans compter ses autres devises fortes et son or. Il a précisé que, de leur côté, les banques privées libanaises gèrent un patrimoine dont la valeur excède les 23 milliards de dollars et ne cessent d'agréer des déposants arabes ou étrangers. La Banque centrale, a encore dit Salamé, a publié une série de circulaires pour faciliter l'obtention d'un crédit industriel, pédagogique ou de logement, auprès des banques. Bien entendu, le chef de l'État a complimenté, et remercie, son visiteur pour avoir su garder le Liban à l'abri de la secousse financière mondiale. Les institutions étrangères, dont le FMI et la Banque mondiale, n'ont pas été avares d'éloges non plus et la Bourse de New York a fait au gouverneur Salamé l'insigne honneur de sonner la cloche ouvrant ses séances.
Les opposants estiment pour leur part que l'épreuve électorale ne sort pas de l'ordinaire, ce qui revient à dire qu'elle ne va pas changer grand-chose au tableau politique interne. Une façon comme une autre de promettre que le Liban restera, en tant qu'État, à l'état de larve paralysée dans son cocon métallique syro-iranien. Soit qu'ils y veillent directement, en s'emparant des commandes, soit qu'ils continuent à tout bloquer, au besoin par la violence.
En minimisant l'importance de l'enjeu, les minoritaires se trouvent contredits par le parrain iranien lui-même. On sait en effet que le président Mahmoud Ahmadinejad, étrange prosélyte, à sa façon, du nez de Cléopâtre, assure qu'une victoire de ses bons amis libanais changerait la face du monde, ou tout du moins de la région. Il précise, en redoutable esthète, qu'on verrait alors s'ouvrir de nouveaux fronts de combat consolidant le renforcement de la Résistance. Sous-entendu, les deux seules et uniques, la libanaise et la palestinienne, le Hezbollah et le Hamas, la primauté revenant au premier, identité confessionnelle oblige.
Ce pronostic menaçant, les loyalistes l'opposent de suite, c'est de bonne guerre, à l'argumentation minimaliste des prosyriens. Ils relèvent qu'en bonne logique, des élections locales ne sortant pas de l'ordinaire, comme l'affirment leurs adversaires, ne peuvent ni altérer le tableau régional ni déboucher sur l'ouverture de nouveaux fronts de combat. Comme cela été le cas à Gaza avec le Hamas, armé et financé par Téhéran. Ils ajoutent que la déclaration d'Ahmadinejad est une immixtion flagrante dans les affaires intérieures libanaises. Pour se demander, faussement ingénus, pourquoi le 8 Mars, si prompt à dénoncer les relances occidentales, ne proteste pas contre cette intervention. Et, en effet, le Hezbollah, un peu gêné sans doute par le zèle excessif d'Ahmadinejad, a voulu considérer ses propos comme étant simplement analytiques, exprimant une opinion personnelle, sans plus.
En tout cas, si les élections libanaises peuvent influer sur la situation régionale, il est encore plus certain que le sort de ce pays dépend toujours largement des turbulences extérieures. Dont l'évolution peut du reste s'appuyer sur l'exploitation classique des ressources qu'offre cet essuie-pieds commode qu'est le Liban politique. Comme le laisse entendre Ahmadinejad, une crispation régionale accentuée pourrait provoquer un réchauffement militaire du front du Liban-Sud, ou, en opérant par la bande, des troubles sécuritaires à l'intérieur. Le coup pourrait venir d'Israël, dans sa fuite en avant face aux pressions américaines concernant la création d'un État palestinien et l'arrêt des colonisations. Comme il pourrait être perpétré, après victoire éventuelle du 14 Mars, par des parties voulant empêcher l'État de droit libanais de prendre corps. Bien évidemment, la tension électorale, l'escalade confessionnelle ou partisane, ainsi que la lutte pour le pouvoir fragilisent beaucoup le Liban pour ce qui est de sa sécurité et sa stabilité.
Les responsables en sont parfaitement conscients. Le ministère de l'Intérieur a dès lors élaboré, avec l'étroite coopération de l'armée, un plan maximal de prévention des troubles sur le terrain. En le soumettant à l'approbation du Conseil de sécurité intérieure dirigé par le ministre Ziyad Baroud, du Conseil supérieur de la défense, de la table de dialogue national et du Conseil des ministres. Ce plan a reçu le ferme soutien du président de la République, Michel Sleiman, mais également de tous les leaderships. Une salle de dispatching, coordonnant les mesures de terrain et les communications, a donc été installée à l'Intérieur, pour préparer et organiser le bon déroulement du scrutin.
Il reste à souligner que Baabda veut voir dans les élections une clef ouvrant la porte, capitale à ses yeux, d'une large réforme institutionnelle, politique, administrative et socio-économique. Un chantier de redressement principalement axé sur cette priorité unanime qu'on appelle le pain quotidien. Terme générique qui couvre l'emploi, la croissance, la production, la santé, l'éducation, l'industrie, l'agriculture, le commerce, le tourisme, le développement urbain ou rural par la décentralisation administrative et les projets, le secteur bancaire, la stabilité monétaire et la stabilité tout court.
Le programme présidentiel bénéficie d'un atout : la bonne santé monétaire du pays. Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, reçu en audience à Baabda, a confirmé au chef de l'État que le Liban dispose d'une réserve de 23 milliards de dollars, sans compter ses autres devises fortes et son or. Il a précisé que, de leur côté, les banques privées libanaises gèrent un patrimoine dont la valeur excède les 23 milliards de dollars et ne cessent d'agréer des déposants arabes ou étrangers. La Banque centrale, a encore dit Salamé, a publié une série de circulaires pour faciliter l'obtention d'un crédit industriel, pédagogique ou de logement, auprès des banques. Bien entendu, le chef de l'État a complimenté, et remercie, son visiteur pour avoir su garder le Liban à l'abri de la secousse financière mondiale. Les institutions étrangères, dont le FMI et la Banque mondiale, n'ont pas été avares d'éloges non plus et la Bourse de New York a fait au gouverneur Salamé l'insigne honneur de sonner la cloche ouvrant ses séances.
Ce qui, à les en croire, ne serait pas possible si les prosyriens devaient l'emporter. Car alors, le Liban serait livré en sous-traitance à l'axe d'acier Damas-Téhéran, et, alors, bonjour l'indépendance, la souveraineté, la démocratie ou les libertés.Les opposants estiment pour leur part que l'épreuve électorale ne sort...
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