Les diplomates, qui ont estimé que l'appel lancé aux citoyens pour qu'ils exercent leur droit de vote est « normal », ont cependant exprimé des doutes quant aux moyens logistiques qui seront utilisés pour pousser un certain nombre d'électeurs à se conformer au calme, à la lumière notamment de discours politiques de plus en plus enflammés de la part de certains hommes politiques qui sont plus à même de paver la voie à la confrontation qu'à l'accalmie. Les confrontations sont le plus à craindre dans les régions chrétiennes et dans les régions mixtes, comme l'ont prouvé les derniers incidents sécuritaires à la Békaa-Ouest et à Zghorta.
Les sources diplomatiques ont en outre insisté sur la nécessité de faire baisser la tension lors des campagnes électorales qui entraînent certains électeurs à une expression violente et au recours aux armes. Elles ont également dénoncé le langage utilisé qui, selon elles, a déjà dépassé les lignes rouges en remettant en cause la paix civile.
Tout en exprimant leur satisfaction pour les mesures prises par les ministères de la Défense et de l'Intérieur, les ambassadeurs se sont dit inquiets quant à l'utilité de ces mesures à l'ombre notamment des armes qui se trouvent à la disposition de la majeure partie des protagonistes. Les sources précitées ont enfin insisté sur l'importance pour le Liban de rester dans la ligne de la modération, quels que soient les résultats des élections, d'autant que certaines grandes puissances, telles que la Russie et la France, ont explicitement affirmé qu'elles prendront en considération les résultats et reconnaîtront le nouveau gouvernement en place quel qu'il soit.