Entre-temps, à Marjeyoun, une patrouille de la Sûreté générale a arrêté hier matin quatre citoyens soupçonnés de collaboration avec Israël, M. Jomaa et son frère, A. Jomaa, originaire de Kfarkila, A. Rahim et sa femme Nisrine, de la région de Khiam. Les suspects ont été conduits à l'un des bureaux de la Sûreté générale pour les besoins de l'enquête.
Selon les premières informations, les deux frères Jomaa travaillent dans le secteur du marbre, alors que Rahim était un ancien membre de l'Armée du Liban-Sud. Selon l'ANI, des éléments de la Sûreté ont ensuite procédé à des perquisitions au sein de l'hôpital gouvernemental de Marjeyoun, où ils espéraient retrouver des équipements de communication qu'aurait dissimulés une personne en détention, W. Moussa, qui travaillait pour le compte de l'hôpital. Ce dernier avait été arrêté il y a plusieurs jours pour les mêmes motifs.
Par ailleurs, le procureur de la Cour militaire a inculpé hier quatre nouvelles personnes pour espionnage au profit d'Israël, portant à 25 le nombre de personnes inculpées dans ce dossier depuis avril, a-t-on appris de source judiciaire.
Nasser Nader, sa compagne Nawal Maalouf et Moustafa Saïd, tous trois en détention, « sont accusés de collaboration avec l'ennemi, et de lui avoir fourni des informations sur des positions militaires et des personnalités politiques afin d'assassiner ces dernières », a-t-on précisé de même source à l'AFP. Parmi ces personnalités figurent, selon la même source, Ghaleb Awali, un responsable du Hezbollah, qui avait été assassiné dans l'explosion de sa voiture à Beyrouth en 2004, un attentat attribué par le Hezb à Israël.
Un quatrième suspect, Samer Abou Arraj, en fuite, est accusé « d'avoir recruté des collaborateurs pour l'ennemi ».
Au total, 25 personnes, dont 16 (15 Libanais et un Palestinien) sont actuellement détenues, ont été inculpées pour espionnage depuis avril, parmi lesquelles un ex-général de la Sûreté générale, sa femme et son neveu, qui ont reconnu avoir travaillé pour le compte d'Israël pendant plus de 15 ans.
Dans les milieux politiques, les dénonciations se poursuivent au rythme des arrestations.
Dans une déclaration, le député Ismaïl Sukkariyé a estimé que « l'État sioniste est celui qui s'immisce le plus ( dans les affaires libanaises) en usant de la méthode la plus dangereuse, la plus impertinente et la plus agressive », a-t-il dit dans une allusion claire aux réseaux d'espionnage, mais aussi à l'article « infondé » de l'hebdomadaire allemand Der Speigel et à l'ingérence de l'État hébreu dans les affaires électorales libanaises lorsque ce dernier brandit des menaces devant l'éventualité de la victoire de l'opposition.
L'ancien député Émile Lahoud s'en est pris quant à lui à la communauté internationale qui, a-t-il dit, n'a pas réagi aux multiples violations israéliennes, « une attitude à laquelle nous sommes déjà habitués ».
Le chef du Front de l'action islamique, Fathi Yakan, qui a évoqué les affaires de « traîtrise » et les scandales relatifs aux réseaux d'espionnage, a indiqué pour sa part qu'il « comprenait désormais pourquoi certains au sein du 14 Mars insistent à éliminer le rôle du Hezbollah ainsi que ses armes. Maintenant qu'Israël a réussi à percer le cordon de protection de notre nation, notre foi en la Résistance est devenue beaucoup plus solide », a-t-il dit.