Au moins 12 personnes ont péri et plus de 120 ont été blessées jeudi dans quatre attentats dans le nord-ouest du Pakistan, au lendemain d'une attaque suicide revendiquée par les talibans qui avait fait 24 morts et plus de 300 blessés à Lahore, dans l'est.
L'attaque de Lahore, qui visait les immeubles de la police et des services secrets, a été revendiquée jeudi par les talibans en représailles à l'offensive que l'armée mène depuis un mois contre ces combattants islamistes liés à Al-Qaïda dans la vallée de la Swat, dans le nord-ouest.
Et les talibans, responsables de la vague sans précédent d'attentats qui a fait plus de 1.900 morts dans tout le pays en près de deux ans, ont promis de l'intensifier, accusant Islamabad de les combattre "sur les ordres des Etats-Unis".
Tout a commencé jeudi soir sur deux marchés voisins du centre de Peshawar, la capitale tentaculaire de la province du Nord-Ouest. Des bombes apparemment dissimulées sur deux motos ont explosé quasi-simultanément, tuant huit personnes. Plus d'une centaine d'autres ont été blessées, dont 10 grièvement, a déclaré à l'AFP le Dr Alamgir Shinwar, du principal hôpital de Peshawar.
Peu après le double attentat, des combats à l'arme automatique ont opposé des heures durant les policiers à des combattants islamistes qui se cachaient dans des ruelles. "Deux militants armés ont été tués et deux capturés", a assuré Malik Naveed, chef de la police de la province.
Au même moment, un kamikaze précipitait sa voiture bourrée d'explosifs contre un poste de contrôle routier dans un quartier périphérique, tuant au moins deux policiers et blessant huit personnes.
Enfin, à 300 km au nord, à Dera Ismaïl Khan, une bombe dissimulée dans un véhicule à trois roues tuait un policier et un civil à un barrage routier, et blessait une quinzaine de personnes.
Quelques heures plut tôt, Hakimullah Mehsud, porte-parole du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP) du chef tribal Baïtullah Mehsud, avait revendiqué auprès de l'AFP l'attaque suicide de Lahore, "en représailles à l'offensive de Swat".
Au coeur de cette mégapole de 10 millions d'habitants, au moins trois hommes armés ont fait exploser leur voiture devant un complexe d'immeubles abritant la police et les principaux services de renseignements, le puissant ISI, tuant 24 personnes, dont 13 policiers et un officier supérieur.
Baïtullah Mehsud, à la tête du TTP, a revendiqué ou est considéré comme responsable de la plupart des 230 attentats qui ont ensanglanté le pays depuis près de deux ans et fait plus de 1.900 morts, en représailles à l'alliance d'Islamabad avec Washington depuis fin 2001 dans sa "guerre contre le terrorisme".
Les talibans, dont Mehsud, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, ont décrété pendant l'été 2007 la guerre sainte à Islamabad pour son soutien aux Etats-Unis, en même temps qu'Oussama ben Laden en personne.
Il y a deux ans, au-delà de leur fief des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, les talibans avaient pris le contrôle de la vallée de la Swat, à une centaine de kilomètres d'Islamabad, capitale de la seule puissance militaire nucléaire du monde musulman, entraînant de fortes pressions de Washington pour enrayer cette progression.
Le 26 avril, l'armée a lancé une offensive et affirme avoir repris une grande partie de la vallée et tué environ 1.200 talibans.
L'attaque de Lahore, qui visait les immeubles de la police et des services secrets, a été revendiquée jeudi par les talibans en représailles à l'offensive que l'armée mène depuis un mois contre ces combattants islamistes liés à Al-Qaïda dans la vallée de la Swat, dans le nord-ouest.
Et les talibans, responsables de la vague sans précédent d'attentats qui a fait plus de 1.900 morts dans tout le pays en près de deux ans, ont promis de...