Actuellement, le pic de la demande électrique s'établit autour de 11 500 MW par jour alors que la production avoisine les 7 000 MW. Pour combler un déficit qui tourne donc autour de 40 %, l'Irak doit acheter de l'électricité à ses voisins. Selon M. Mahdi, son pays a signé des contrats avec l'Iran pour importer 650 MW servant à alimenter la ville de Bassora, la région de Diyala et la région kurde de Panjawin. Un des objets de la conférence est de discuter avec l'Iran qui « a décidé, à cause de la chaleur qui sévit chez lui, de réduire de moitié la fourniture d'électricité pour Diyala », a-t-il indiqué. Les discussions, a-t-il ajouté, porteront également sur la région kurde de Dohuq, où la Turquie ne fournit « que 150 MW sur les 200 MW qu'elle est censée fournir » en vertu d'un contrat.
Autre point litigieux, l'eau. « Nous allons examiner ce point car au barrage de Haditha (ouest de l'Irak), les réserves d'eau atteignent 1,5 milliard de m3 contre 8 milliards en mai 2007 », a souligné M. Mahdi. « Le stock est très faible et la baisse des eaux du (fleuve) Euphrate est telle que cette année il n'y en a plus assez pour produire de l'électricité », a-t-il dit. Le ministère irakien des Ressources hydrauliques a annoncé dimanche que la Turquie avait augmenté le débit de l'Euphrate vers l'Irak après que Bagdad eut averti qu'une crise imminente menaçait ses agriculteurs. L'ensemble des barrages irakiens totalisaient début mai 11 milliards de m3 d'eau, contre un peu plus de 40 milliards en mai 2006, alors que les précipitations n'ont pas été inférieures aux normales cet hiver. C'est dans l'Euphrate que la situation est la plus préoccupante.