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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Le talon d’Achille de Pyongyang pourrait être financier

Dans la longue joute diplomatique opposant la communauté internationale à la Corée du Nord sur son programme nucléaire, les sanctions n'ont eu que peu d'effet sur le régime communiste. Sauf une fois. C'était en septembre 2005 quand les États-Unis ont unilatéralement placé une petite banque familiale de Macao, la Banco Delta Asia (BDA), avec 25 millions de dollars de fonds nord-coréens, sur leur liste noire.
Ce geste, apparemment anecdotique, a déclenché une réaction en chaîne selon des experts, les autres banques situées en territoire chinois se précipitant pour rompre tout lien avec Pyongyang afin d'éviter de subir le même sort. L'initiative a obligé Pékin, proche allié de Pyongyang, à s'impliquer et à révéler une faille dans l'armure nord-coréenne.
Les États-Unis, qui envisagent comme d'autres puissances occidentales de mettre en œuvre de nouvelles sanctions en réaction au nouvel essai nucléaire nord-coréen, pourraient tenter à nouveau de viser ce talon d'Achille de Pyongyang, jugent les experts interrogés par l'AFP. La Corée du Nord « a des relations avec le système financier international plutôt faibles et fragiles. Ils n'ont pas beaucoup d'argent », relève Marcus Noland, expert au Peterson Institute for International Economics. « Comme nous l'avons vu dans l'affaire BDA, il n'y a pas besoin d'un grand bouleversement pour provoquer de vrais effets en Corée du Nord », a-t-il dit à l'AFP.
« Les sanctions ne permettent presque jamais d'atteindre les objectifs auxquels elles étaient destinées », souligne Douglas Paal, expert au Carnegie Endowment for International Peace. « En général, les sanctions n'ont pas spécialement bien fonctionné, sauf en Afrique du Sud où il y avait un consensus pas seulement au sein des (grandes puissances), mais aussi des voisins » du pays où sévissait l'apartheid, dit-il.
Après le premier essai nucléaire nord-coréen en octobre 2006, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1718 interdisant notamment le commerce d'armement, de technologie nucléaire et de produits de luxe avec la Corée du Nord. Les experts estiment que cette résolution servira de base aux sanctions renforcées qui pourraient viser des avoirs financiers nord-coréens à l'étranger et interdire à Pyongyang d'accéder aux systèmes bancaires et aux services financiers internationaux. Mais la grande inconnue porte sur le rôle que jouera Pékin, principal allié et partenaire commercial de Pyongyang, dans l'application de ces sanctions. « La Chine reste la porte d'entrée de nombreux produits vers la Corée du Nord », affirme M. Paal. Pékin n'a « pas appliqué les sanctions initiales visant les produits de luxe. Il a pu y avoir des efforts épisodiques ou symboliques, mais l'imposition des sanctions n'est pas continue », a-t-il ajouté.
Ce passif pourrait pousser Washington à vouloir contourner le Conseil de sécurité, et imposer ses propres sanctions comme dans le cas de la banque BDA, estiment les experts. Selon M. Noland, dans le cas de BDA, les autorités chinoises ont paradoxalement été poussées par les banques de leur propre pays à appliquer les sanctions, afin de prouver qu'elles n'avaient pas de lien avec Pyongyang et de pouvoir continuer à opérer aux États-Unis.
Dans la longue joute diplomatique opposant la communauté internationale à la Corée du Nord sur son programme nucléaire, les sanctions n'ont eu que peu d'effet sur le régime communiste. Sauf une fois. C'était en septembre 2005 quand les États-Unis ont unilatéralement placé une petite banque familiale de Macao, la Banco Delta Asia (BDA), avec 25 millions de dollars de fonds nord-coréens, sur leur liste noire.Ce geste, apparemment anecdotique, a déclenché une réaction en chaîne selon des experts, les autres banques situées en territoire chinois se précipitant pour rompre tout lien avec Pyongyang afin d'éviter de subir le même sort. L'initiative a obligé Pékin, proche allié de Pyongyang, à...
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