Dans la foulée, la France et les Émirats ont renouvelé leur accord de défense datant de 1995. Le nouveau document prévoit « que nous décidions en commun des réponses spécifiques et adaptées, y compris militaires, lorsque la sécurité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance des Émirats sont affectées », a affirmé Nicolas Sarkozy.
Alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a exclu lundi toute discussion avec ceux qui l'accusent de vouloir s'équiper de l'arme nucléaire (voir par ailleurs), le chef de l'État français a toutefois précisé que « la présence militaire permanente de la France ne vise personne ». « Tout le monde sait que la France cherche partout à faire prévaloir des solutions pacifiques », a-t-il dit.
Au cours de cette visite aura également été évoquée la question du remplacement des Mirage 2000 de l'armée de l'air émiratie par une soixantaine de Rafale, par le nouveau chasseur de Dassault jusque-là invendu à l'exportation. Le ministre des Affaires étrangères des Émirats, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, a fait état hier de « progrès » sur ce dossier. Nicolas Sarkozy, qui n'a pas caché sa volonté de faire aussi de la base française une vitrine de la technologie militaire tricolore, a d'ailleurs conclu sa courte visite à Abou Dhabi hier après-midi par une démonstration du Rafale sur la nouvelle emprise française de la base aérienne émiratie d'al-Dhafra.
Nicolas Sarkozy s'est par ailleurs à nouveau prononcé pour une meilleure stabilité des prix du pétrole, évoquant la fixation d'une « fourchette de prix » susceptible de garantir les investissements sans accabler les pays consommateurs. Après un dîner privé lundi avec le prince héritier, le président français a déjeuné hier avec l'émir d'Abou Dhabi et président de la Fédération des émirats, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, pour évoquer le partenariat stratégique entre les deux pays, mais aussi leurs relations économiques. Accompagné d'une forte délégation de patrons français, M. Sarkozy a profité de sa visite pour faire la promotion du consortium français composé d'Areva, GDF-Suez, Total et EDF, en compétition serrée pour la fourniture de réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Ce contrat, qui concerne « plus de deux » réacteurs EPR pour un montant compris « entre 25 et 50 milliards d'euros » selon l'Élysée, devrait être attribué par les Émiratis à la mi-septembre.