L'essai nucléaire de lundi, bien plus puissant qu'un premier effectué en octobre 2006, selon Tokyo et Moscou, a été condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil prépare une résolution devant comporter de nouvelles sanctions à l'égard du régime communiste de Pyongyang, a déclaré son président pour le mois de mai, l'ambassadeur de Russie Vitaly Tchourkine. « J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité sera capable de prendre les mesures nécessaires correspondant à la gravité de la situation », a déclaré à Helsinki le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Les États-Unis ont particulièrement haussé le ton. Dans la journée, la secrétaire d'État Hillary Clinton a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui demander une réponse « rapide et unifiée » de la communauté internationale à la Corée du Nord, a annoncé le département d'État.
Plusieurs diplomates occidentaux ont appelé au vote d'une résolution comportant de nouvelles sanctions à l'encontre du régime nord-coréen. « Nous sommes ouverts à toutes les possibilités de renforcement, d'élargissement des sanctions », a ainsi déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux. « L'adoption d'une résolution dure par le Conseil de sécurité de l'ONU est inévitable », a ajouté hier une source diplomatique russe, citée par l'agence Interfax, tout en précisant que « la porte des négociations doit toujours rester ouverte ». Le ministère allemand des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur de Corée du Nord à Berlin pour lui faire part de ses « vives critiques » après le nouvel essai nucléaire de Pyongyang. Réunis à Hanoï, les chefs de la diplomatie d'UE et d'Asie ont eux aussi condamné l'essai mené par la Corée du Nord, en appelant cette dernière à « ne mener aucun essai nucléaire supplémentaire et à respecter pleinement les résolutions et décisions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Un journal favorable à Pyongyang, le Chosun Sibo, a répondu que des sanctions contre la Corée du Nord ne feront qu'attiser les tensions. Le journal appelle sur son site Internet à « un changement dans l'attitude des États-Unis » et des négociations directes entre son pays et Washington.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà condamné le 13 avril un tir de fusée balistique effectué le 5 du même mois par la Corée du Nord, et renforcé le régime de sanctions mis en place à son encontre en 2006. En réponse à cette condamnation, Pyongyang avait annoncé son retrait des négociations à Six (Russie, Corée du Nord et Corée du Sud, États-Unis, Japon et Chine), l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.