Le président Nicolas Sarkozy a inauguré mardi une base militaire permanente aux Emirats arabes unis, symbole de la volonté politique de la France de s'impliquer pour garantir la stabilité de cette zone stratégique.
La cérémonie à Abou Dhabi a été marquée par la levée des couleurs française et émiratie et s'est déroulée en présence du vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur des Emirats, cheikh Seïf ben Zayed Al-Nahyane.
Inauguré un an et demi à peine après son lancement, le "Camp de la paix" français doit héberger dès juillet plus de 400 soldats sur trois sites. Une base navale et de soutien logistique dans le port d'Abou Dhabi, une base aérienne où stationnera un détachement d'au moins trois avions de combat et un camp d'entraînement au combat urbain en zone désertique.
"Cette base a une vocation générale de soutien de nos forces déployées dans l'océan Indien mais servira aussi à développer la coopération militaire bilatérale", a résumé lundi son commandant, le colonel Hervé Cherel.
Comme l'a expliqué le chef de l'Etat à l'agence de presse émiratie Wam, ce déploiement au bord du stratégique détroit d'Ormuz concrétise d'abord l'intérêt de la France pour une région où transitent, le long de l'Iran, quelque 40% de la production pétrolière de la planète.
"La France montre ainsi qu'elle est prête à prendre toutes ses responsabilités pour garantir la stabilité dans cette région essentielle pour l'équilibre du monde", a-t-il affirmé.
Alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad a exclu lundi toute discussion sur son programme nucléaire, la nouvelle base française a aussi valeur de message politique pour ses voisins arabes. "Avec cette présence militaire permanente, la France s'engage résolument aux côtés de ses amis (émiratis) pour leur sécurité", a assuré Nicolas Sarkozy.
Ouverte à la demande des Emirats, la base française a précipité la remise à plat des relations militaires franco-émiraties. Un nouvel accord de défense, précisant notamment les conditions d'un éventuel engagement français dans la région, entre les deux pays sera signé mardi et remplacera celui de 1995.
Nicolas Sarkozy, accompagné de quatre ministres et d'une flopée de grands patrons, a fixé un troisième rôle à la base, celui de vitrine commerciale des armements français, dont l'armée émiratie est une fidèle cliente.
"Nos partenaires (émiratis) auront l'occasion de se familiariser avec les matériels français et d'en apprécier les performances", a-t-il confié dans la revue Diplomatie.
Dans sa ligne de mire figure d'abord la vente de 60 Rafale, qui n'ont toujours pas trouvé preneur à l'étranger. Les Emirats envisagent "sérieusement" de remplacer leurs 60 Mirage 2000 par l'avion de combat de Dassault.
"Nos discussions sont très, très avancées (...), ça progresse de façon très utile", a commenté lundi soir l'Elysée après le dîner entre M. Sarkozy et le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammad ben Zayed Al-Nahyane. Mais aucun contrat ne sera signé pendant la visite.
Le chef de l'Etat français va également profiter de sa visite pour faire la promotion auprès de ses hôtes du consortium français composé d'Areva, GDF-Suez, Total et EDF, en compétition serrée avec les Américains notamment pour la livraison de centrales nucléaires.
Ce contrat concerne "plus de deux" réacteurs de nouvelle génération EPR pour un montant compris "entre 25 et 50 milliards d'euros", a indiqué lundi soir l'Elysée, précisant que le choix émirati serait pris à la mi-septembre.
La cérémonie à Abou Dhabi a été marquée par la levée des couleurs française et émiratie et s'est déroulée en présence du vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur des Emirats, cheikh Seïf ben Zayed Al-Nahyane.
Inauguré un an et demi à peine après son lancement, le "Camp de la paix" français doit héberger dès juillet plus de 400 soldats sur trois sites. Une base navale et de soutien logistique dans le port d'Abou Dhabi, une base aérienne...
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