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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Israël dit trois fois « non » à la paix

Le gouvernement israélien entend poursuivre l'accroissement des colonies en Cisjordanie ; Lieberman exclut un retour aux frontières de 1967.
Israël a opposé hier un triple non à la création d'un État palestinien souverain, à un retour aux frontières de 1967 et à un gel de la colonisation, tout en affichant une volonté d'ouverture, après la récente rencontre entre son Premier ministre et le président américain.
Le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a réaffirmé ses « réserves » à la création d'un État palestinien indépendant, alors qu'il s'oppose à ce que cet État dispose d'une armée et ait le contrôle de ses frontières. M. Netanyahu refuse toujours d'apporter son soutien à une solution à deux États (israélien et palestinien vivant côte à côte), comme le prévoit la « feuille de route », le plan de paix lancé en 2003 par le quartette (États-Unis, UE, Russie, ONU) et accepté par Israël. Mais pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le 31 mars, M. Netanyahu, qui a rencontré lundi dernier le président Barack Obama à Washington, a évoqué un « État palestinien ». « Clairement, nous devons avoir certaines réserves concernant un État palestinien dans un accord sur le statut final » des territoires palestiniens, a déclaré M. Netanyahu. « Ces choses ont été clairement exprimées devant le président (américain Barack Obama) à Washington », a-t-il déclaré lors du Conseil des ministres.
Le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, a écarté pour sa part hier le retour d'Israël sur ses frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967. « Aujourd'hui, un retour aux frontières de 1967, comme on nous presse de le faire, ne mettrait pas fin au conflit (avec les Palestiniens) et ne garantirait ni la paix ni la sécurité », a déclaré M. Lieberman. « Cela reviendrait simplement à déplacer le conflit à l'intérieur des frontières de 1967 », a-t-il ajouté. Lors de la guerre de juin 1967, Israël avait occupé Jérusalem-Est et la Cisjordanie, le plateau syrien du Golan, la bande de Gaza et le Sinaï égyptien. L'État hébreu s'est retiré du Sinaï en 1982 et de la bande de Gaza en 2005. Aucun gouvernement israélien ne s'est prononcé jusqu'à ce jour pour un retour pur et simple aux frontières de 1967, mais certains ont envisagé des retraits d'une plus grande partie de la Cisjordanie et du plateau du Golan.
Concernant la colonisation, le Premier ministre a indiqué que son gouvernement entendait poursuivre l'accroissement des colonies existantes en Cisjordanie mais sans en créer de nouvelles. « Je n'ai pas l'intention de créer de nouvelles implantations, mais ce n'est pas logique de nous demander de ne pas trouver de réponses à la croissance naturelle et d'interdire toute construction en Judée-Samarie (Cisjordanie) », a-t-il déclaré. C'est la position traditionnelle des gouvernements israéliens qui s'est traduite sur le terrain par une forte extension des implantations existantes et une augmentation spectaculaire du nombre des colons, à près de 300 000, sans compter les résidents israéliens de Jérusalem-Est annexée.
En revanche, le gouvernement apparaît disposé à démanteler des colonies sauvages. Le ministre travailliste de la Défense, Ehud Barak, a averti mercredi qu'il « comptait faire respecter la loi et évacuer rapidement les points de colonisation non autorisés ». Les colonies sauvages ont été créées sans le feu vert des autorités israéliennes, mais aux yeux de la communauté internationale toutes les implantations israéliennes dans les territoires occupés sont illégales. Selon le mouvement israélien anticolonisation La Paix maintenant, plus de 100 colonies créées illégalement en Cisjordanie ont finalement reçu l'aval des autorités et leur soutien matériel.

Marius SCHATTNER (AFP)
Israël a opposé hier un triple non à la création d'un État palestinien souverain, à un retour aux frontières de 1967 et à un gel de la colonisation, tout en affichant une volonté d'ouverture, après la récente rencontre entre son Premier ministre et le président américain.Le chef du gouvernement Benjamin...

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