Rechercher
Rechercher

Liban - Le commentaire

Les prérogatives présidentielles doivent s’inscrire dans une correction globale de Taëf

Le débat actuel sur les prérogatives présidentielles est stérile autant qu'inopportun dans la situation présente. S'il se poursuit, c'est manifestement à des fins tactiques, électorales ou politiques. On entend de la sorte des prosyriens se livrer à des surenchères de sollicitude pour une présidence qu'ils avouent, en privé, vouloir poignarder dans le dos plus tard. Tandis que certains de leurs compagnons de route n'ont pas manqué de le faire de face, sans attendre.
Il reste que, sur le fond, le sujet doit s'inscrire dans une révision globale de Taëf, relève un dignitaire religieux. En précisant qu'il faut d'abord appliquer complètement ce pacte, dont plusieurs préceptes restent en suspens, pour voir quelles sont les failles qu'il recèle encore, en plus des manquements déjà vérifiés. L'on devra attendre ensuite des circonstances propices pour procéder aux amendements constitutionnels requis, exercice délicat, sinon périlleux.
En tout cas, poursuit cette personnalité, il est nécessaire qu'en pratique, le chef de l'État se retrouve en mesure d'agir sans entraves, dans le cadre des pouvoirs que Taëf lui a laissés, après les élections. Les protagonistes devraient ainsi convenir de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues lorsqu'il s'agira de former le prochain gouvernement. Et s'engager à lui permettre de disposer d'un tiers des sièges ministériels pour pouvoir assumer sa responsabilité de rassembleur et d'arbitre. Cet appel s'adresse surtout à ces pôles maronites de l'opposition qui affirment défendre cette fonction présidentielle alors même qu'ils l'attaquent,
Pour consolider la présidence, on pourrait l'autoriser à nommer les ministres, sous condition qu'ils soient agréés par le chef du gouvernement désigné, le texte constitutionnel en vigueur édictant l'inverse. Ou alors, pour rester fidèle à ces dispositions, en attendant leur révision éventuelle, on pourrait décider de fixer un délai précis au président du Conseil pressenti pour qu'il compose son équipe. S'il dépasse ce délai, on organisera de nouvelles consultations parlementaires impératives pour lui trouver un remplaçant. Ce serait une manière d'empêcher une crise de pouvoir ouverte en cas de mésentente entre le chef de l'État et le président du Conseil désigné en premier lieu. On sait en effet que la Constitution ne précise pas quoi faire quand un désaccord se produit.
Mais le plus important, dans le tableau présent, est qu'on mette le pays politique à l'abri des conséquences néfastes du clivage aigu entre le 14 et le 8 Mars. Ces deux camps sont donc invités à accepter que seul le chef de l'État puisse disposer du tiers de décision au sein du Conseil des ministres, c'est-à-dire de l'Exécutif. Pour dire les choses comme elles sont, les prosyriens ne semblent pas du tout disposés à accepter une telle proposition, malgré leurs protestations d'appui à la fonction présidentielle. S'ils voulaient vraiment la soutenir, ils ne se seraient pas opposés à ce que le président Sleiman soit mandaté pour régler la question des nominations. Ils lui auraient fait confiance, sachant qu'il n'aurait désigné que les postulants les plus compétents et les plus intègres. Pour remonter plus loin, comment des partisans de la présidence peuvent, par leur obstruction, la laisser vacante pendant six mois comme l'ont fait les prosyriens ? Ou, plus récemment, comment refuseraient-ils de donner au président plus qu'une maigre part de trois ministres, comme ils l'ont fait à Doha ?
Le débat actuel sur les prérogatives présidentielles est stérile autant qu'inopportun dans la situation présente. S'il se poursuit, c'est manifestement à des fins tactiques, électorales ou politiques. On entend de la sorte des prosyriens se livrer à des surenchères de sollicitude pour une présidence qu'ils avouent, en privé, vouloir poignarder dans le dos plus tard. Tandis que certains de leurs compagnons de route n'ont pas manqué de le faire de face, sans attendre.Il reste que, sur le fond, le sujet doit s'inscrire dans une révision globale de Taëf, relève un dignitaire religieux. En précisant qu'il faut d'abord appliquer complètement ce pacte, dont plusieurs préceptes restent en suspens, pour voir quelles sont les...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut