L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde vendredi les pays en voie de développement contre le virus "subtil et sournois" de la grippe porcine qui pourrait les frapper cruellement.
"Les pays, notamment dans le monde en voie de développement, où les populations sont plus vulnérables, doivent se préparer à voir davantage de cas graves que ceux constatés actuellement et qui ont été diagnostiqués dans les meilleures conditions possibles", a averti la directrice de l'OMS Margaret Chan.
"C'est un virus subtil, sournois. Il ne prévient pas de sa présence ou de son arrivée", a-t-elle prévenu.
L'OMS qui évoque un "grand trou noir" sur ses écrans de contrôle, s'inquiète du fait que la plupart des pays en voie de développement n'ont pas les moyens de diagnostiquer ne serait-ce que la gripppe saisonnière.
En outre, l'actuelle saison hivernale dans l'hémisphère sud "donne aux virus de la grippe une occasion de se mélanger et d'échanger du matériel génétique d'une manière imprévisible", a mis en garde le Dr Chan.
Les experts de l'OMS craignent par dessus tout un cocktail dévastateur réunissant les caractéristiques du virus A(H1N1), très contagieux, et du virus aviaire H5N1, hautement virulent.
Le virus A(H1N1) de la grippe porcine a contaminé officiellement à ce jour plus de 11.000 personnes dans 42 pays mais a tué relativement peu de victimes, avec 86 morts depuis son premier signalement au Mexique fin mars.
"Le virus A(H1N1) nous a peut-être accordé un répit, mais nous ne savons pas pour combien de temps", avait déclaré Mme Chan en ouvrant lundi l'Assemblée annuelle des 193 Etats membres de l'OMS pour une semaine de travaux dominés par la menace de pandémie de grippe porcine.
"Personne ne sait si ce n'est pas le calme avant la tempête", avait-elle insisté tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, venu à Genève lui apporter son soutien, exhortait à "rester vigilant".
"La solidité du système de santé d'un pays fera la différence" entre une simple maladie et une épidémie mettant en jeu la survie des malades, a souligné Mme Chan en clôturant vendredi l'Assemblée de l'OMS.
Elle a appelé les Etats membres à adapter leur dispositif aux circonstances car "les plans les mieux élaborés doivent être fluides et flexibles lorsqu'un virus apparaît et commence à changer les règles du jeu".
Interpellée de manière insistante cette semaine par plusieurs Etats --dont certains des pays les plus touchés par la grippe porcine comme le Royaume Uni et le Japon-- qui lui demandent d'y réfléchir à deux fois avant de déclarer le monde en alerte pandémique maximum, la directrice générale de l'OMS est restée évasive.
"J'ai écouté avec attention vos inquiétudes", a-t-elle déclaré vendredi en restant impénétrable sur ses intentions.
Le monde est depuis le 29 avril dernier en alerte de niveau 5 signalant "l'imminence" d'une pandémie et l'OMS passera en phase 6 "si nécessaire", avait-elle déjà dit jeudi devant l'assemblée de l'organisation.
La propagation du virus A(H1N1) dans 42 pays, avec une progression rapide au Japon au cours des derniers jours, a soulevé des spéculations sur un prochain passage 0 LA phase 6 d'alerte pandémique.
Selon les plans de bataille élaborés par l'OMS, c'est le passage au niveau 6 qui donne le feu vert pour la production de vaccins contre le nouveau virus.
Un tel vaccin n'existe toujours pas mais l'OMS estime que l'industrie pharmaceutique mondiale est en mesure de fabriquer jusqu'à près de 5 milliards de doses en une année.
"Les pays, notamment dans le monde en voie de développement, où les populations sont plus vulnérables, doivent se préparer à voir davantage de cas graves que ceux constatés actuellement et qui ont été diagnostiqués dans les meilleures conditions possibles", a averti la directrice de l'OMS Margaret Chan.
"C'est un virus subtil, sournois. Il ne prévient pas de sa présence ou de son arrivée", a-t-elle prévenu.
L'OMS qui évoque un "grand trou noir" sur ses écrans de contrôle, s'inquiète du fait que la plupart des pays...