Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a reçu la visite de l'ambassadrice des États-Unis, Michelle Sison, avec laquelle il a passé en revue l'actualité politique et électorale au Liban, avant de répondre aux questions de la presse au sujet des élections.
M. Geagea a ainsi démenti les accusations de blocage portées contre les FL au Kesrouan. « Cela me rappelle l'époque à laquelle on accusait les Forces libanaises de tout », a-t-il dit, en s'interrogeant sur le point de savoir quelles sont les parties que les FL empêchent de former des listes. « Le problème est que tout le monde veut avoir les voix des FL, mais sans les consulter. On nous refuse d'avoir notre mot à dire dans quoi que ce soit, mais on nous réclame nos voix. Ce n'est pas logique. Les FL n'ont pas de candidat au Kesrouan. Comment peuvent-elles poser des obstacles ? Contrairement à ce que certains font circuler dans le Kesrouan, nous ne bloquons rien. Ce n'est qu'hier (lundi) que les candidats ont été connus de façon définitive et qu'ils ont commencé à s'entendre entre eux », a-t-il dit.
Après avoir indiqué que son parti a des considérations politiques, morales et électorales, il a souligné que les FL ont le droit de s'exprimer « puisqu'elles représentent la force électorale la plus importante au sein du 14 Mars et parmi les indépendants ». M. Geagea a fait état d'une intensification des contacts dernièrement avec ces indépendants qui se présentent au Kesrouan. « Ces contacts se poursuivent pour parvenir à la meilleure formule et à la meilleure bataille au Kesrouan », a-t-il précisé.

Achrafieh et Zahlé
Concernant le conflit avec le 14 Mars au sujet du siège arménien-catholique d'Achrafieh, M. Geagea a révélé qu'il a « envoyé une proposition (de solution) bonne, équilibrée et juste aux partis arméniens de la majorité, tenant compte des intérêts de toutes les parties et de ceux du 14 Mars en premier ». Il a exprimé le souhait qu'elle sera retenue, sans vouloir en révéler la teneur. Selon lui, le problème d'Achrafieh sera réglé dans les prochaines heures, au cas où les partis arméniens réagiraient favorablement à sa proposition. Si elle est rejetée, le chef des FL a affirmé souhaiter que ces derniers avancent une autre proposition « aussi juste et équitable, pour qu'on l'adopte ».
En réponse à une autre question, il a insisté sur le fait que la liste du 14 Mars à Zahlé est celle que préside M. Nicolas Fattouche. « Les autres candidats ont le droit de rester, de se retirer de la course ou de former une liste, mais je ne pense pas qu'une troisième liste sera formée à Zahlé, compte tenu de la répartition et du poids des différentes forces ». Pour ce qui est de Jbeil, M. Geagea s'est dit consterné « parce que certains ont insisté pour former une liste, seuls, surtout qu'ils ont ainsi obligé Farès Souhaid à poursuivre sa campagne de la sorte ». Selon lui, ceux qui ont « essayé d'évincer Souhaid rendent ainsi un service gratuit au chef du Bloc du changement  et de la réforme », le général Michel Aoun.
M. Geagea a ensuite contesté les propos sur une intervention du président Michel Sleiman, dans les élections, pour s'assurer un bloc centriste au Parlement. Il a estimé que ce genre de bloc n'existe pas, en insistant sur la présence de candidats indépendants dans toutes les régions libanaises et en soulignant la nécessité que des ministères aussi importants que ceux de l'Intérieur ou de la Défense soient dirigés par des personnes proches du chef de l'État.
Sur un autre plan, M. Geagea a exclu une opération militaire israélienne contre le Liban, soulignant que l'État libanais, dans toutes ses composantes, se tient aux aguets. « Personne ne peut faire de la surenchère à ce niveau », a-t-il fait valoir, répondant ainsi aux critiques adressées la veille par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, aux autorités.