Au terme de son entretien avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, M. Bone a indiqué que la composition de la liste sera annoncée au couvent Saint-Georges à Sahel Alma, sans vouloir révéler sa composition. Il a répercuté l'appui « indéfectible » du chef de l'Église maronite, avant de s'interroger : « Faut-il qu'on change chaque année de président ? » M. Bone s'est aussi rendu auprès du président Michel Sleiman.
Plus tard, le patriarche a reçu les candidats de la liste de la majorité dans la Békaa-Ouest, MM. Waël Bou Faour, Robert Ghanem, Jamal Jarrah, Antoine Saad, Ziad Kadri et Amine Wehbé. Dans une déclaration à la presse, M. Bou Faour a indiqué que Mgr Sfeir recommande la primauté de la modération et du partenariat. « Notre liste fait partie d'une alliance politique élargie qui prône un projet d'édification de l'État, une consolidation de l'indépendance et du partenariat réel entre les Libanais », a indiqué le ministre, soulignant « la crédibilité de ce projet face aux déclarations et aux idées qui suscitent les craintes de nombreux Libanais ».

La mise en garde de Carlos Eddé
Le patriarche a par la suite reçu le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, à la tête d'une délégation du conseil exécutif du Bloc national. Répondant aux questions de la presse à sa sortie de Bkerké, M. Eddé a fait état de démarches qui sont toujours effectuées pour parvenir à former une liste commune de la majorité au Kesrouan. « Certains petits détails restent à régler », a-t-il ajouté, sans vouloir en dire davantage. Il a rappelé que les personnes avec qui des pourparlers sont en cours pour la formation d'une liste forte « ont leurs spécificités ». « En tant que partis, nous avons des orientations déterminées. Nous nous retrouvons avec des personnes qui ont des stratégies régionales et locales, mais nous avons des stratégies politiques. Nous devons unifier notre discours pour avoir une liste complète », a-t-il commenté.
En réponse à une question, M. Eddé a indiqué que si le chef du CPL, le général Michel Aoun, rejette son invitation à un débat télévisé, « ce n'est sûrement pas à cause de mon arabe, puisque celui-ci s'est amélioré et que je m'exprime clairement », a-t-il ironisé. « À mon avis, a ajouté le chef du BN, le général craint que je ne lui pose des questions embarrassantes, que ce soit au sujet de ses contradictions politiques, de ses changements injustifiés de position ou de sa présumée lutte contre la corruption. »
En réponse à une autre question, M. Eddé a estimé que la campagne contre le président de la République « fait partie de la stratégie adoptée par le Hezbollah et ses alliés, qu'ils ont commencé à appliquer depuis qu'ils ont perdu les élections en 2005, pour pouvoir détruire les fondements du système libanais ».
Il s'est étonné de ce que « de nombreux Libanais acceptent encore de voir leurs dirigeants œuvrer pour affaiblir l'armée et la justice, alors qu'ils appelaient à leur consolidation au cours des années passées ». Il s'est interrogé sur le point de savoir ce que ces derniers peuvent espérer à l'avenir, lorsque le Hezbollah contrôlera tous les services de l'État, dont la justice, les services de sécurité, l'armée et les services de renseignements. « Le recours à la violence qui s'est manifesté le 7 mai 2008 n'épargnera personne, même pas les alliés » du Hezbollah, a averti M. Eddé.