Le secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah a déploré hier « l'absence de réaction de la part de l'État face aux manœuvres israéliennes » du 31 mai prochain. « Lors de la dernière séance de dialogue, le député Mohammad Raad a informé les participants des détails de ces manœuvres, a-t-il ajouté. Mais malheureusement, ni (les Quatorze) ni le gouvernement n'ont accordé l'attention suffisante à cette affaire. L'État qui prétend être responsable de la stabilité, de la sécurité et de la défense du pays n'a pris aucune mesure à cet égard. Nous écoutons des discours qui affirment que les décisions de guerre et de paix doivent être entre les mains de l'État. L'État a-t-il jamais pris une décision de guerre ou de paix dans l'intérêt du pays et la Résistance s'y est opposée ? »
S'exprimant dans le cadre d'une intervention télévisée à l'occasion du 61e anniversaire de la Nakba palestinienne, Hassan Nasrallah a appelé les participants au dialogue national ou le gouvernement à se réunir exceptionnellement dans les prochains jours pour prendre les mesures qui s'imposent face aux manœuvres israéliennes. « Ces manœuvres se dérouleront entre le 31 mai et le 4 juin sur l'ensemble des territoires occupés, a-t-il expliqué. Pendant ces 4 jours, l'ensemble de l'entité sioniste sera en état d'alerte. Il y a 4 fins possibles à cette manœuvre qui est, selon les Israéliens, la plus grande de l'histoire de l'entité sioniste : soit restaurer la confiance de l'armée en elle-même et dans son gouvernement et la confiance du public dans l'armée et les autorités israéliennes ; soit qu'Israël est inquiète pour son existence ou du moins pour sa sécurité stratégique ; soit qu'Israël veut adresser à la région et à l'ensemble de la planète un message fort prétendant qu'il n'est pas faible et qu'il est prêt pour la guerre ; soit qu'Israël prépare une nouvelle guerre surprise. »
« Sur base de nos analyses personnelles, nous ne croyons pas que l'ennemi va lancer une attaque militaire surprise contre le Liban, a-t-il ajouté. Il reste qu'il est de notre devoir de prendre les précautions qui s'imposent dans ce cas. Si l'État veut bien assumer ses responsabilités, nous sommes prêts à toute éventualité. Et dans le cas contraire, nous serons également prêts. La Résistance prendra une série de mesures préventives pendant la période des manœuvres ennemies. Nous serons prêts et nous resterons sur nos gardes. Nous n'enterrerons pas nos têtes dans le sable. Et j'espère que l'armée et l'ensemble des forces de l'ordre assumeront de leur côté leurs responsabilités à l'égard de ce dossier qu'il faut envisager séparément de celui des réseaux d'espionnage israéliens qui ont été démantelés récemment. »
« Le timing de la manœuvre israélienne est-il lié à la date des élections libanaises, s'est-il en outre interrogé. Je ne répondrai pas à cette interrogation ni par l'affirmative ni par la négative. Nous tiendrons nos élections et nous continuerons à travailler et à fréquenter nos écoles. Mais je répète qu'il est de notre devoir de prendre certaines mesures. »