Le rêve de titre caressé par Marseille après 17 ans de disette s'est sérieusement éloigné ce week-end après la lourde défaite concédée devant l'ancien champion Lyon (1-3), qui a remis en lumière quelques limites entrevues plus tôt dans la saison. Avec 3 points de retard sur le bulldozer bordelais (9 victoires de rang !), l'OM se sait désormais en position de faiblesse. Comme un symbole, les nombreux supporteurs encore présents hier au centre d'entraînement de la Commanderie se sont montrés nettement moins bruyants qu'au lendemain de la victoire à Lille lors de la 33e journée, où l'OM venait de prendre le large en tête du classement. Comme à de nombreuses reprises lors de cet exercice, le malheur est venu du Vélodrome. En 18 matches, l'OM s'y est incliné 4 fois et ne l'a emporté qu'en neuf occasions. « Si nous ne sommes pas champions, ce sera la raison principale », a admis le capitaine Lorik Cana après une nuit où il n'a pas trouvé le sommeil, même si le contenu du match livré par l'OM ce week-end n'est pas comparable avec celui des défaites cuisantes devant Nancy ou Lorient.
« Le Vélodrome, c'était notre force l'an dernier... Les équipes viennent ici pour jouer regroupées. Du coup, nous nous exposons », explique de son côté l'attaquant Mathieu Valbuena. Le scénario s'est confirmé dimanche, où l'OM, qui a pris le match à bras-le-corps après 30 minutes de très haut niveau, s'est fait piéger, notamment sur le 2e but de Benzema à la conclusion d'un contre mené tambour battant. Ce but-là aurait sans doute pu être évité sans ces « erreurs d'amateur (...) qui montrent un peu nos faiblesses », stigmatisées par Cana. Absente sur la frappe imparable de l'ex-meilleur buteur de L1, la charnière Civelli - Hilton a aussi payé en bout de chaîne un repli défensif hasardeux, consécutif à un corner mal tiré de Valbuena. De quoi faire enrager le coach marseillais Éric Gerets, qui n'a de cesse de rappeler chacun à ses devoirs défensifs. Dans un match tendu comme celui-ci, il a aussi manqué à l'OM un joueur capable de débloquer la décision à lui seul ou presque, comme Gourcuff, l'arme fatale de Bordeaux. Le président lyonnais Jean-Michel Aulas avait ainsi beau jeu après coup de saluer « les joueurs de grand talent que sont Karim (Benzema, NDLR) et Juninho ». Ces deux cracks ont refait surface au bon moment. Contrairement à Hatem Ben Arfa, qui n'a pas pesé sur le match comme son talent aurait pu le permettre. « On attend dans un match comme celui-ci qu'il fasse la différence. Cela n'a pas été le cas. Dans ses jambes, il y a tout pour qu'il puisse être considéré comme un « top joueur », mais dans sa tête, ce n'est pas encore le cas », regrette encore Cana, qui dit pourtant « croire en lui ».

« Au moins finir le travail »
« Pour gagner ce genre de match, un ou deux joueurs d'expérience supplémentaires seraient nécessaires », poursuit d'ailleurs Cana, dans un message implicite aux dirigeants marseillais.
L'OM, cependant, n'a pas abdiqué, comme le prouve son engagement jamais démenti dimanche. « On ne va pas lâcher le morceau, tout en espérant que Monaco ne sera pas en vacances avant l'heure à Bordeaux samedi. Ce serait une grande déception de ne pas être champion, mais il faut au moins finir le travail en terminant 2e. Cela dit, si Bordeaux, désormais grand favori, était champion, il n'y aurait rien à dire ! » lance le capitaine marseillais. Le rêve s'estompe, l'objectif de Ligue des champions demeure.