« Il va de mieux en mieux », assure Johan Bruyneel, le responsable de l'équipe Astana. « J'ai de bonnes sensations », confirme le septuple vainqueur de la Grande Boucle, qui dispute son premier grand tour depuis près de quatre ans.
Contraint à différer ses ambitions après sa fracture de la clavicule fin mars, le Texan a entamé le Giro sur le mode mineur. Les traits creusés, le visage affichant ses 37 ans, il a cependant tenu sa place dans le contre-la-montre par équipes d'ouverture et a limité la perte de temps dans les premiers rendez-vous montagneux.
Dignement, il a tenu son rang compte tenu de ses moyens limités du moment. À l'inverse de son ancien rival Jan Ullrich, indifférent à son prestige personnel dans ses épreuves de préparation - dans le Giro 2006, l'Allemand était pointé à une vingtaine de minutes à mi-course ! -, Armstrong a gardé le contact le plus longtemps possible sur les phases chaudes de la course.
En revanche, il n'a cessé de s'alarmer du danger des parcours, de la vitesse élevée dans les descentes, de la prise de risques trop importante. Jusqu'à l'étape neutralisée de Milan, dimanche, qualifiée de « farce » par le journal organisateur (la Gazzetta dello Sport) qui a vu la main de l'Américain derrière cette manifestation de mauvaise humeur.
À la peine sur le Giro, Armstrong poursuit son but principal, être prêt pour le Tour de France. Il l'a encore dit à Eddy Merckx, le légendaire champion belge avec lequel il s'est entretenu lundi lors de la journée de repos du Giro.
S'il reconnaît que « beaucoup de gens ont été déçus dans les deux premières étapes de montagne », Johan Bruyneel relativise non sans raison : « Six semaines plus tôt, il était à l'hôpital pour être opéré. Il faut être réaliste : il revient après trois ans d'absence, sans la moindre grande course, sans le moindre grand col. »
Bruyneel, complice d'Armstrong depuis son premier Tour de France victorieux (1999), affirme apprécier ce qu'il voit de son coureur : « Je n'attends pas de résultats. Je sais qu'il veut gagner une étape parce que les champions ont toujours besoin de ça, une victoire est une victoire. Mais, moi, je serais déjà satisfait qu'il ait de bonnes sensations sur le vélo et qu'il soit présent avec les favoris dans les cols de la dernière semaine ».