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Législatives : juin 2009 - Sur le terrain - Associations

« Où sont nos droits ? » : une question à la base d’une campagne de Green Line

Les élections législatives sont pour bientôt, et les joutes verbales entre candidats se font de plus en plus virulentes. Mais dans cette jungle de déclarations, n'oublie-t-on pas l'essentiel ? Une ONG lance une campagne pas comme les autres, dans laquelle elle insiste sur une notion fondamentale : l'accès aux droits.
L'association Green Line, dédiée à la préservation de l'environnement, a décidé d'aborder les élections législatives d'une manière originale. Loin des déclarations tonitruantes des uns et des autres, des accusations mutuelles et des luttes politiciennes, l'ONG tente de ramener une sorte de rationalité au débat électoral en axant sa campagne sur la notion de l'accès au droit.
« Notre objectif est de parler des droits des citoyens dans la vie quotidienne et de nous interroger sur la place qui est réservée à ces droits fondamentaux dans les campagnes des uns et des autres », souligne Ali Darwiche, de Green Line. Il précise que la campagne, financée par l'organisation Heïnrich Böll, prend sa source dans les différentes campagnes électorales, mais que, non seulement elle s'en démarque nettement, mais elle vient souligner ce que l'association considère comme une lacune générale : l'absence de référence à l'accès aux droits.
En bref, la campagne, qui sera lancée bientôt, s'adresse directement au citoyen pour le pousser à demander au candidat pour lequel il compte voter de lui assurer ses droits de base, comme l'accès à l'électricité, à l'eau, etc. Elle consistera en une série de spots télévisés axés sur plusieurs slogans, comme, à titre d'exemple, ceux-ci : « Tu veux apporter le changement ? Commence par l'électricité », ou « Il est vrai que tu veux incarner l'espoir du changement et de l'égalité, mais où sont mes droits ? », ou encore « L'eau est un droit, exige-le de ton candidat »... Plusieurs variations sur ces mêmes slogans et ces mêmes thèmes feront l'objet de spots diversifiés.
« Ce qui nous a poussés à envisager cette campagne, c'est que les citoyens sont appelés aujourd'hui à remplir leurs devoirs, sans pour autant que leurs droits soient assurés, poursuit M. Darwiche. Prenons par exemple le rationnement d'électricité : quel impact a-t-il sur l'économie du pays et celle des citoyens ? Quelqu'un a-t-il envie de faire le calcul ? En fait, beaucoup de petites économies qui s'accumulent finissent par constituer des économies substantielles. »
Il assure que cette campagne « est dirigée contre les autres campagnes, parce que les promesses sont nombreuses mais nos droits y sont toujours aussi inexistants ». À part l'eau et l'électricité, d'autres sujets en relation, notamment, avec l'environnement et la qualité de vie sont soulevés, comme la pollution de l'air, le manque d'espaces verts, etc.

« Dites à votre candidat, votre député »

Cette campagne ne se terminera pas avec le scrutin du 7 juin. « Après les élections, les spots télévisés se poursuivront, mais au lieu d'être adressés à des candidats, ils seront adressés aux nouveaux députés », précise M. Darwiche.
Outre cette campagne télévisée, l'association intensifie ses activités à l'approche des élections. La campagne sera bientôt annoncée au cours d'une conférence de presse, qui sera suivie de plusieurs tables rondes.
La première de ces tables rondes vient faire la lumière sur la nécessité, pour l'État, d'adopter une politique agricole digne de ce nom, et sur le rôle de l'agriculture dans l'économie. Elle sera organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la souveraineté alimentaire, le 17 mai. « L'agriculture est un secteur multifonctionnel qui a un rôle majeur dans la protection de l'environnement et dans l'équilibre de la répartition démographique, puisqu'elle aide à combattre l'exode rural, dit M. Darwiche. Annuler les subventions agricoles aura des conséquences multiples sur la société et l'économie. » Il affirme que l'ONG compte présenter une vision agricole globale dans le cadre d'une politique économique qui prenne en compte ce secteur vital.
Une autre table ronde sera consacrée aux énergies renouvelables, notamment leur intérêt dans la production d'électricité. « Le réseau doit être alimenté par le moyen d'énergies renouvelables à une certaine proportion, explique M. Darwiche. Les éoliennes, selon nos études, peuvent assurer de 300 à 400 mégawatts. Le prix de telles installations serait aux alentours de 400 millions d'euros, mais il faut compter que les frais de maintenance seront presque inexistants et qu'on aura le coût du fuel en moins. »
Selon l'écologiste, il faudrait commencer par assurer cette alimentation de l'électricité par l'intermédiaire d'éoliennes, sachant qu' « il sera possible d'augmenter cette proportion à mesure que la capacité du réseau sera développée ». Il souligne que l'État n'a toujours pas adopté de politique de soutien à l'énergie solaire.
Enfin, l'association projette d'organiser une table ronde sur l'eau, non seulement l'accès à cette ressource, mais la préservation de sa qualité. « L'objectif, c'est de réaffirmer que l'eau doit rester de la responsabilité de l'État seul, parce que, pour nous, l'eau n'est pas une denrée à vendre, on ne vend que le service d'approvisionnement », conclut M. Darwiche.   

L'association Green Line, dédiée à la préservation de l'environnement, a décidé d'aborder les élections législatives d'une manière originale. Loin des déclarations tonitruantes des uns et des autres, des accusations mutuelles et des luttes politiciennes, l'ONG tente de ramener une sorte de rationalité au débat électoral en axant sa campagne sur la notion de l'accès au droit. « Notre objectif est de parler des droits des citoyens dans la vie quotidienne et de nous interroger sur la place qui est réservée à ces droits fondamentaux dans les campagnes des uns et des autres », souligne Ali Darwiche, de Green Line. Il précise que la campagne, financée par l'organisation Heïnrich Böll, prend...