Le président turc Abdullah Gül poursuivait samedi une visite de trois jours en Syrie pour consolider les liens avec ce voisin stratégique, dans le cadre de la diplomatie très active menée par la Turquie sur ses frontières.
Le président turc est accompagné de son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, ancien conseiller du chef du gouvernement islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et principal initiateur du dynamisme diplomatique d'Ankara, du Proche-Orient à l'Union européenne.
Vendredi à Damas, le président Bachar el-Assad a déclaré qu'il était prêt à reprendre des négociations indirectes avec Israël, tout en imputant à ce pays la responsabilité du blocage. Et la Turquie souhaite reprendre son rôle de "facilitateur" dans ces discussions.
"La paix est une option stratégique. Nous allons poursuivre avec la Turquie notre dialogue sur la paix. Nous pourrons en discuter avec d'autres pays, les Etats-Unis par exemple, car soutenir le processus de paix est une chose importante, pour nous et pour la Turquie", a déclaré le président syrien.
"Nous ne pouvons pas parler de date, il n'y a pas de partenaire. Lorsque le partenaire sera (prêt), nous pouvons alors fixer une date pour reprendre les négociations de paix", a-t-il ajouté.
"La Turquie est prête également", a déclaré M. Gül.
Les pourparlers indirects de paix entre la Syrie et Israël, pour lesquels Ankara a servi d'intermédiaire à quatre reprises l'an dernier, ont été suspendus fin 2008 avec l'offensive meurtrière de l'armée israélienne à Gaza.
En avril, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, chef de la diplomatie du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a exclu tout retrait du plateau du Golan, conquis par Israël en 1967 aux dépens de Damas.
Pays musulman mais Etat laïque, la Turquie est le principal allié régional d'Israël, et elle a amélioré ces dernières années ses relations avec la Syrie.
Bachar el-Assad a ainsi salué des relations bilatérales "fondées sur la sincérité, la franchise, des intérêts et des défis communs", affirmant que la Turquie était "un acteur essentiel au Proche-Orient".
Outre la Syrie, la diplomatie turque porte l'effort sur l'Irak, où le président Gül s'est rendu fin mars, première visite dans ce pays d'un chef d'Etat turc depuis 33 ans.
M. Gül a obtenu à Bagdad la promesse des autorités irakiennes de contraindre les séparatistes kurdes de Turquie à déposer les armes ou à quitter leurs bases arrière du nord de l'Irak.
Concernant un autre pays limitrophe, l'Arménie, de sérieuses avancées ont également été enregistrées ces derniers mois, illustrant la politique du "zéro problème" avec les voisins de la Turquie préconisée par M. Davutoglu.
La Turquie et l'Arménie ont annoncé en avril une "feuille de route" pour normaliser leurs relations, avec les encouragements de Washington.
Ankara a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993. Elle n'entretient en outre pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991, en raison de divergences sur la question des massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman, entre 1915 et 1917.
"En améliorant leurs relations avec leurs voisins, les Turcs espèrent des bénéfices économiques et politiques. Mais pour eux, c'est aussi une façon de se tourner vers l'Europe", autre grand volet de la diplomatie turque, estime Jean Marcou, chercheur à Istanbul et spécialiste de la Turquie.
"C'est une manière de dire, si vous nous acceptez (dans l'Union européenne), nous pourrons vous rendre des services dans tous ces pays", ajoute-t-il.
Le président turc est accompagné de son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, ancien conseiller du chef du gouvernement islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et principal initiateur du dynamisme diplomatique d'Ankara, du Proche-Orient à l'Union européenne.
Vendredi à Damas, le président Bachar el-Assad a déclaré qu'il était prêt à reprendre des négociations indirectes avec Israël, tout en imputant à ce pays la responsabilité du blocage. Et la Turquie...
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