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Liban - Pause verte

Les cèdres minés par l’indifférence

Cette semaine, dans la célèbre cédraie du Chouf, des écologistes se sont rassemblés pour former une chaîne humaine. Objectif : sauver les cèdres qui, selon eux, sont appelés à disparaître si aucune mesure n'est prise pour limiter les effets du changement climatique.
Ce qui lie l'un à l'autre - survie des cèdres et lutte contre le changement climatique - peut ne pas paraître évident de prime abord. Mais en fait, comme l'explique IndyAct, l'une des deux ONG organisatrices, le réchauffement planétaire peut causer la disparition d'espèces en un milieu donné si celles-ci n'arrivent pas à s'adapter aux nouvelles températures et aux nouvelles conditions. Les cèdres en font partie, souligne-t-elle.
On peut relever que dans le cas précis du changement climatique, le Liban n'est pas l'un de ces pays industrialisés extrêmement pollueurs, à l'origine des sombres pronostics mondiaux. Que peut-il donc faire dans ce contexte et pourquoi adresser ce message au gouvernement libanais comme s'il était en son pouvoir de faire bouger les choses ?
On peut expliquer cette action militante de deux manières différentes : d'une part, il est faux de dire que l'on peut rester étranger à la lutte contre le réchauffement climatique, même si les responsabilités ne sont pas égales, parce que les conséquences, elles, n'épargneront personne. Les ONG ont d'ailleurs choisi un chiffre emblématique qu'elles ont érigé en slogan : 350 particules par million, qui correspond à la limite fixée par les scientifiques comme étant acceptable pour limiter au minimum les conséquences négatives du changement climatique.
Le slogan des 350 ppm nous amène à la seconde remarque : cette action des ONG revêt la puissance du symbole, à plus d'un titre. D'une part, il y a cette chaîne humaine, une figure qui représente la solidarité entre plusieurs individus, indispensable pour faire face à un danger commun à tous les êtres humains. D'autre part, on peut difficilement concevoir une espèce vivante qui soit plus symbolique pour ce pays que le Cedrus libani. Comment peut-on imaginer le Liban sans lui, même si ces arbres y sont actuellement beaucoup plus rares que par le passé ?
Cette éventualité laisse songeur : les dégâts que pourrait causer le réchauffement climatique, irréversibles comme tous les dégâts écologiques, nous laisseront probablement une planète que nous ne reconnaîtrons plus. Et sur un autre plan, ce qui aura réellement tué ces cèdres, c'est notre indifférence, notre incapacité à agir à temps. N'est-ce pas cela, au fond, que dénoncent les ONG quand elles demandent aux gouvernements arabes, en général, et libanais, en particulier, de s'engager davantage dans l'action internationale pour maîtriser le changement climatique, à quelques mois seulement du sommet de Copenhague ?
Nous sommes en période électorale, et les slogans « patriotiques » fusent de toutes parts. Peut-être que tous ces candidats, ces hommes politiques et même les électeurs devraient se remettre à observer leur drapeau national : ils y verraient un arbre.
Aura-t-il toujours une raison d'être si le Liban se transforme en désert ?

Cette semaine, dans la célèbre cédraie du Chouf, des écologistes se sont rassemblés pour former une chaîne humaine. Objectif : sauver les cèdres qui, selon eux, sont appelés à disparaître si aucune mesure n'est prise pour limiter les effets du changement climatique.Ce qui lie l'un à l'autre - survie des cèdres et lutte contre le changement climatique - peut ne pas paraître évident de prime abord. Mais en fait, comme l'explique IndyAct, l'une des deux ONG organisatrices, le réchauffement planétaire peut causer la disparition d'espèces en un milieu donné si celles-ci n'arrivent pas à s'adapter aux nouvelles températures et aux nouvelles conditions. Les cèdres en font partie, souligne-t-elle.On...
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