L'ancien député, interrogé par l'agence al-Markaziya, a estimé que ce qui s'est passé avant-hier en Conseil des ministres, « cette paralysie du système démocratique et du rôle du chef de l'État, nous pousse à demander avec beaucoup d'insistance que la prochaine étape, celle d'après le 7 juin, soit clairement définie ; il faut qu'elle soit celle du renforcement du rôle du chef de l'État, afin qu'il puisse assumer d'une façon globale ses responsabilités constitutionnelles », a-t-il martelé. « En tant que chef de l'Exécutif, il doit disposer d'un nombre de ministres à même de faire de lui un partenaire essentiel au sein de ce pouvoir, qu'il puisse incarner efficacement son rôle de symbole de l'unité du pays », a-t-il ajouté.
Et de mettre en garde : « Le chef de l'État ne peut pas veiller au respect de la Constitution ni garantir l'indépendance du pays que s'il dispose d'un mécanisme qui lui permette de s'opposer à tout acte ou toute décision menaçant cette indépendance, ainsi que l'unité du pays et sa stabilité. Le seul mécanisme envisageable est de lui octroyer le tiers des ministres plus un », a répété Salah Honein, dénonçant fermement la paralysie du système démocratique née de l'octroi à la minorité du tiers de blocage. « Si les électeurs votent pour une majorité, c'est pour qu'elle gouverne sans qu'on la bloque ; ce n'est pas pour que le Parlement soit privé de son rôle : surveiller et demander des comptes, en raison de l'octroi à une majorité et à une minorité des mêmes prérogatives. Ceci est une gifle à toute logique constitutionnelle », a-t-il regretté.
« D'autre part, si une majorité, quelle qu'elle soit, gouverne sans que le chef de l'État puisse veiller au respect absolu de la Constitution, sur base d'un mécanisme qui lui permette effectivement cela, il serait à craindre que l'Exécutif soit alors privé de sa capacité à rectifier le tir et à combler les lacunes », a encore prévenu Salah Honein.