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Liban - Éclairage

Réseaux d’espionnage : d’une pierre, les FSI marquent plusieurs coups

La chasse aux agents israéliens se poursuit au rythme de deux ou trois arrestations par semaine, un exploit d'autant plus impressionnant que les auteurs de l'investigation, cette fois-ci, ne sont autres que les Forces de sécurité intérieure, des « nouveaux venus » dans le secteur du contre-espionnage en sus de l'armée.
À ce jour, 16 personnes ont été arrêtées par les services des FSI, qui ont supplanté le Hezbollah, connu pourtant pour ses performances en matière de détection des agents ennemis. Six réseaux d'espionnage traqués et démantelés en l'espace de six semaines, c'est rien moins qu'un exploit à rendre jaloux tous les services de renseignements du monde entier.
Ce record inhabituel dans le genre suscite certes une admiration populaire incontestable pour les services de renseignements des FSI. Critiqués hier encore avec virulence par l'opposition « pour être affiliés au courant politique de la majorité », les FSI ont acquis avec le temps la réputation de « bras armé de la communauté sunnite » au Liban que lui impute l'opposition. Désormais, les nouvelles performances de cette instance sécuritaire ne peuvent qu'accroître sa légitimité aux yeux du Hezbollah, en particulier, qui ne peut être que « reconnaissant » aux FSI.
Outre l'engouement que suscitent ces découvertes, les observateurs relèvent le timing heureux du dépistage réussi de ces taupes israéliennes qui a coïncidé avec l'échéance majeure d'une consultation parlementaire des plus déterminantes en matière des équilibres de forces en présence.
Ainsi, affirment certains analystes, les FSI ont eu d' autant plus de chance avec ce coup de filet que d'une pierre, ils ont pu marquer plusieurs coups. Le plus immédiat et le plus évident est leur rapprochement avec le Hezbollah, qu'ils ont alerté deux jours avant l'arrestation d'un des « plus dangereux agents » de cette série, Adib el-Alam.
« Nous aurions pu attendre encore un peu avant de procéder à son arrestation, mais nous n'avons pas voulu prendre ce risque dans la mesure où ses activités visaient désormais le système sécuritaire des hauts responsables du parti chiite », affirme une source sécuritaire autorisée.
Selon une source proche du dossier, « les FSI, tout en ayant certes réussi en terme de performance technologique, ont voulu, quelques semaines après la libération des quatre généraux, marquer un point à la veille de la prochaine consultation électorale ».
L'autre bénéfice majeur, dont les effets peuvent être comptabilisés plus directement lors du scrutin du 7 juin prochain, est que cette infiltration du système sécuritaire israélien est le fait, cette fois, d'un organisme considéré comme proche du courant sunnite de la majorité parlementaire. Un renversement de situation important puisque le monopole de la résistance était, depuis un certain temps, l'apanage de la communauté chiite. Renouant avec leur passé traditionnel de résistants arabes, les sunnites ne peuvent ainsi que se réjouir de l'exploit réalisé par les « leurs ».
Pour la direction des FSI, ce sont autant de coïncidences heureuses qui ont pour origine une longue préparation logistique, les conséquences politiques n'étant qu'une résultante. « Les explications de cette percée sont à rechercher dans les progrès technologiques acquis par les FSI, au cours des deux dernières années notamment, et le soutien apporté par les pays occidentaux aux FSI en termes d'équipements et de formation des unites. » Ironie du sort, c'est aux mains des Américains notamment qu'ont été formées leurs unités, une partie de l'équipement ayant été offert par la France.
Ce sont d'ailleurs ces nouvelles techniques, notamment informatiques, qui auraient permis de mettre la main sur le premier agent de la chaîne, Adib el-Alam, mais aussi les « autres réseaux ». Bien qu'ils ne soient aucunement connectés entre eux, affirme un haut responsable, un « dénominateur commun » s'est révélé aux investigateurs, permettant ainsi de faire toute la lumière sur la série d'agents. Si le crédit immédiat de cette opération est, de toute évidence, récolté par les FSI, il ne peut, à long terme, que se concrétiser, par un effet d'émulation au sein des autres instances « concurrentes », à savoir les renseignements de l'armée et le Hezbollah, dont les compétences en ce domaine semblent avoir été dépassées par « les nouveaux moyens » mis à la disposition des FSI. Ainsi, une éventuelle « entente nationale » qui serait réalisée au niveau sécuritaire, confortée par une centralisation et un partage des « renseignements » entre une pléthore de services sécuritaires compétitifs, ne peut être que la bienvenue dans un pays infiltré de toutes parts par les services étrangers.
Il reste toutefois quelques interrogations de taille autour de cette affaire dont nous ne soulèverons que quelques-unes : les services secrets du Mossad - connus pour être les plus performants du monde, seraient-ils véritablement en perte de vitesse et désormais vulnérables devant nos services libanais ?
Pourquoi ces réseaux ont-ils été réactivés ces derniers temps ? Leurs activités préludent-elles à une nouvelle manœuvre israélienne contre le Liban ?
Autant d'énigmes qui, on l'espère, pourront être élucidées au cours des jours ou des mois à venir.
La chasse aux agents israéliens se poursuit au rythme de deux ou trois arrestations par semaine, un exploit d'autant plus impressionnant que les auteurs de l'investigation, cette fois-ci, ne sont autres que les Forces de sécurité intérieure, des « nouveaux venus » dans le secteur du contre-espionnage en sus de l'armée. À ce jour, 16 personnes ont été arrêtées par les services des FSI, qui ont supplanté le Hezbollah, connu pourtant pour ses performances en matière de détection des agents ennemis. Six réseaux d'espionnage traqués et démantelés en l'espace de six semaines, c'est rien moins qu'un exploit à rendre jaloux tous les services de renseignements du monde entier. Ce record inhabituel dans...
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